Être quelqu'un de bien.
Il regardait son portable.
Encore un message de détresse, encore Lui.
Il ne lui répondra pas non plus aujourd'hui. Pourtant l'autre le supplie. Un signe de vie, ne serait-ce que ça. Cessez ce silence entre eux, cesser d'être injoignable. L'autre ne s'inquiète pas pour le silencieux, il sait. Il sait que le silencieux n'as pas eu d'accident, qu'il va bien. Ou alors il est trop centré sur sa propre douleur pour penser que le silencieux souffre peut être.
Le silencieux ne supprime pas les messages. Il garde ces appels à l'aide, il les relis, parfois. Mais il ne répondra jamais.
Car il n'y arrive plus. Le silencieux avait souffert avec lui, avant, mais maintenant le silencieux s'est sauvé. Le silencieux va mieux. Le silencieux a perdu quelque chose, depuis tout va bien.
L'Autre ne comprends pas. Ses messages suintent de détresse.
Le silencieux trouve que ça lui mine le moral, alors il se protége. Il le trouve pathétique. Il ne répond plus.
Le silencieux disparaît, se dissout dans le monde.
Le silencieux ne veut plus rien, le silencieux tue par son silence.
Le silencieux n'est pas un ami, le silencieux n'est pas quelqu'un de bien.
Mais le silencieux s'en fiche éperdument.
Il sourit dans son antre, saisit son poignard.
Il ne répondra plus jamais.