Us - RP ALFDM

(inspirée du post de Méta)

Us est un petit village rupestre, qu'on pourrait qualifier d'Amish. Après la fin du monde, ce petit groupe a décidé que la chance d'avoir pu survivre est un signe du destin, et qu'il fallait tout recommencé, en évitant les erreurs de l'humanité. Ce village est donc basé sur l'agriculture uniquement, n'ayant pour arme que leurs outils, et ayant bannis toute idée de civilisation.
Il n'y a pas vraiment de dirigeant, ici, tout le monde, c'est à dire une trentaine de personne, oeuvre côte à côte dans la paix, l'harmonie, et dans les valeurs de fraternité. Pas individualisme, pas de propriété privée. L'idéale du communisme devenu réalité.
Le village parfait ? Vraiment ?

C'était une matinée comme les autres, vide d’intérêt, et horriblement monotone. Cueille une poire, met dans le panier, cueille une poire, met dans le panier, recommence... Ici, elle est toujours levée aux aurores, personne pour lui tenir compagnie. Sans penser à grand chose, jetant de temps en temps un coup d’œil rêveur au soleil qui se lève, elle s'occupe du minuscule verger, récolte ses fruits et arrose sa terre grise.
Pour tromper l'ennui, elle se mit à chantonner une comptine, d'une voix douce. Elle passait sûrement pour une enfant, mais peu importait, personne ne pouvait l'entendre.
"Zwischen Berg und tiefem, tiefem Tal, sassen einst zwei Hasen, frassen ab das grüne, grüne Gras, bis auf den Rasen" faisait la chanson.
Elle ne se souvenait pas très bien des paroles, mais il lui semblait qu'à la fin, le chasseur arrivait et tirait sur les pauvres bestioles.
Elle se demanda si elle et les habitants du village n'étaient pas simplement les petits lapins de la chanson, broutant l'herbe pendant qu'ils le pouvaient encore.
Perdue dans ces lugubres pensées (le manque de sommeil la faisait toujours divaguer), elle s'adossa à un arbre, et finit par s'endormir.

"Loun ?"
Assise en tailleur devant elle, une jeune fille d'à peine 12 ans lui souriait franchement. Il s'agissait de Cynthia, l'orpheline qui avait été recueillie par le village, très silencieuse. Elle s'acquittait de ses tâches et participait à la vie de la communauté avec un silence religieux qui la faisait aimer de tous, mais la laissait sans réel amis. On l'avait crue muette, mais elle parlait uniquement quand c'était nécessaire.

Baptiste se sentait bien. Us était vraiment une ville agréable. Il regrettera son départ. Un peu. Il parcourut distraitement les annonces trônant au dessus du bureau des postes, il les trouvait toujours représentatives de l'esprit d'une ville. Une attira son attention par l'espoir particulièrement naïf dont elle irradiait. Il sourit, de son sourire qui inspirait d'ordinaire affection et sentiment de sécurité à ceux qui le voyaient.
"Je crois que je vais prendre celle là. " dit il à haute voix.

Pourquoi pas? Se demanda t il. Ça pourrait être amusant.

Derrière lui, arriva une jeune fille aux cheveux rouge flamboyant, demandant au brureau si quelqu'un avait accepter de l'aider.
Le postier indiqua du doigt l'homme à côté d'elle.
Ariel tourna ses yeux grand yeux vert en direction du jeune homme.
"Vous... Vous voulez bien m'aider ? Vraiment ?"

Baptiste se retourna et eut un instant le souffle coupé. S'il était généralement insensible à la beauté, il savait la reconnaître. Et la fille qui lui faisait face était manifestement très belle.

Il la lui fallait.

L'affirmation surgit naturellement dans son esprit.

Il voulait voir son visage et ses yeux surtout, écarquillés, déformés par la peur, le regardant, le voyant, lui mais toujours beaux...

Il sourit, fronçant légèrement son nez taché de tâches de rousseur. Il se sentait déjà jaloux de ce père qui occupait ses pensées à elle. Il lui fallait s'en occuper avant de revenir pour elle.

"Bien sûr. Tu peux m'en dire un peu plus?" Il tendit une main amicale. "Au fait, je m'appelle Baptiste."

Ses yeux s'agrandirent de joie, et l'adolescente sauta au cou du jeune homme.
"Merci merci merci !"
Elle finit par se reprendre.
"Moi c'est Ariel, mais vous le savez déjà. -Dit-elle en riant nerveusement, remettant une mèche rouge derrière son oreille- Venez, je vais vous faire visiter la ville au passage."
Elle lui vit faire le tour de la petite ville dénuée de technologie, vivant simplement ensemble. Chacun avait droit à sa propre maison et son propre jardin, chacun cultivant des choses différentes qu'ils se troquaient amicalement.
Pendant ce temps, Ariel raconta que son père avait brutalement changé il y a plus de six mois, après un de ses tours de garde. Il accumulait les vivres, était de plus en plus distant avec les autres habitants, et répétait régulièrement qu'il voulait partir.
"Mais à l'époque nous étions persuadé être les seuls survivants." Résuma Ariel.
Mais le père, motivé, finit par partir en mission d'exploration après en avoir dicuter avec les plus sages du village.
"C'était un compromis idéal entre son envie d'air, et son besoin de rester ici pour survivre. Il devait juste fouiller les alentours pour faire du répérage, et rentrer trois jours plus tard."
Le père n'est jamais revenu, considéré comme mort un mois plus tard, ils avaient fait une célébration en son honneur, ce qu'Ariel lui expliqua en désignant une tombe délaissée dans un coin de la ville. Et puis ils avaient su qu'il avait rejoins une nouvelle ville, avant d'en changer encore.
"Ars Grantia a été dévastée par les Ombres, il a échappé au pire. J’espère qu'il est e sécurité à New Hope. Je veux le revoir." Finit-elle, essuyant une larme qui avait eu l'outrecuidance de couler.
Elle finit par l'informer qu'il s'appelait Paul Cournay.

[Captaine obvious : Oui, ce nom est censé faire "tilt". Pas pour ton perso, mais pour toi ^^]

[Merci Capt'ain! (J'adore les univers cohérents blblbl) Mais... la quête vouée à l'échec xD]

Baptiste l'écouta d'une oreille distraite en observant les alentours. Oui, vraiment, un cadre agréable. songea -t-il. Mais mortellement ennuyeux. Personnellement, il se serait tiré une balle s'il s'était cru unique survivant avec cette bande de clampins. Après les avoir tous amené à s'entretuer bien sûr.

Ariel... Ariel, c'était différent. Elle avait été faite pour la ville, ou la ville pour elle, c'était évident aux yeux du garçon. Comme si l'univers avait comploté pour produire cette perle de pureté et d'innocence qu'il brûlait d'envie de briser de toutes les façons.

Mais elle avait encore des liens qui la rattachaient à cet endroit. Et surtout, son père. Il se retint de grincer des dents. Il devait l'isoler, qu'elle ne dépende plus d'eux. Elle était à lui .

Il lui sourit.
"Je comptais te le ramener mais maintenant je me demande..." Il pencha légèrement la tête, les reux pétillants. "Ça te dirait de venir le chercher avec moi?"

[Voui tout se recoupe toujours chez moi x) Oui, mais il est pas mort hein, et ya qqch derrière. J'en dirai pas plus, jvais pas spoil XD]

Ariel eut l'air surpris, et baissa la tête.
Sortir de la ville ? Le lieu où elle se sentait le plus en sécurité, entourée ?
Mais ce serait pour mieux revenir, et avec son père.
Elle hésitait.
"Je... Je sais pas si je... Je vous ralentirais, non ?"

"Me ralentir?" Baptiste rit franchement. Un rire frais, qui inspirait confiance. "Je saurais m'adapter, ne t'inquiète pas" Il chercha à la fixer dans les yeux, le sourire toujours sur le visage. Bleu contre vert.
"Mais je m'en voudrais de laisser une aussi jolie princesse inquiète dans son château."
Oups. Une pointe de cynisme avait éclaté dans sa dernière phrase et pour effacer son impact il haussa simplement les épaules. "Je te taquine, tu me rappelles ma petite soeur. Mais j'apprécierais vraiment de la compagnie pour mon voyage. Je jure que je te protégerais."

Oui, petite princesse, je te promets de ne laisser personne d'autre que moi te faire du mal...

Elle sourit, jouant d'un air distrait avec une de ses mèches.
Elle avait sentit le cynisme dans une de ses phrase, mais c'était probablement plus de l'ironie.
Après tout, comme ça elle n'aurait pas à attendre, et découvrir le monde était une bonne idée, surtout avec un homme aussi charmant.
Elle alla préparer ses affaires, laissant Batiste sur le pas de la porte, échangeant quelques mots avec la vieille femme qui partageait sa maison, laquelle lui rappela qu'il fallait demeurer méfiant avec l'extérieur, l'être humain pouvait demeurer mauvais. Elle lui répondit qu'elle savait se battre de toute façon, et qu'elle serait sur ses gardes.
Un sac léger, contenant le stricte minimum, sur le dos, et des vêtements plus adaptés au voyages, elle ressortit et se planta devant le jeune homme.
"On y va ?"

Baptiste fut un instant distrait par le mouvement des cheveux de feu de la jeune fille avant de se recentrer et d'écarquiller ses yeux presque comiquement. "Oui, bien sûr!"
Il se tourna vers l'extérieur de la ville et réfléchit. S'il suivait la route la plus rapide, le voyage durerait à peine deux jours. C'était beaucoup trop peu pour que la jeune fille lui fasse confiance d'ici là. Il courait alors le risque de la voir échapper à son influence à la seconde où elle reverrait son père. Il avait besoin de plus de temps.

Il la regarda en coin. Elle ressemblait au genre de poupée fragile qui a toujours été protégée dans le passé. Qu'il prenne expressément une mauvaise route lui viendrait peut-être à l'esprit s'il se comportait mal mais s'il gardait son attitude... Elle n'aurait aucune raison de douter de lui.

Il se tourna vers le Sud.
"Allons y."

Ariel le suivit en silence.
Les longues marches ne la gênait pas, après tout, elle avait marcher plus d'un mois avec son père avant d'atteindre Us. Et chaque jour apportait son lot d'entrainement.
D'où sa silhouette svelte et légèrement musclée.
"On a combien de jours de marche devant nous ?" Demanda-t-elle pour estimer la distance, faisant confiance sur la direction empruntée par le jeune homme. Après tout, pour qu'elle raison prendrait-il un chemin plus long ?

Baptiste calcula rapidement. Il ne voulait pas rester moins de deux semaines seul avec elle dont une période où elle ne devait plus avoir de repères temporels ou spatiaux. Lui donner la durée exacte serait une erreur. C'était donner une lampe torche à quelqu'un qu'on veut perdre dans les ténèbres.

"Un peu plus d'une semaine, je pense. Ce n'est pas si loin."
Il pourrait toujours la culpabiliser plus tard sur le fait qu'elle le ralentissait pour justifier leur retard.
Il leva les yeux vers le ciel. "On dressera un camp dans quatre heures, ça te va?"

Si tout ce déroulait selon ses plans... Il eut un sourire. Depuis quand un plan se déroulait-il sans encombres? Il y aurait des accidents. C'était forcé.
Mais je gagnerai quand même.

Ariel acquiesça, et progressa en silence.
Tout ce passa bien durant les quatre heures suivantes. Et l'heure vint enfin de poser le camp. Ils étaient au beau milieu d'une étendue d'herbe séche et plate, la forêt n'était même plus en vue.

Baptiste ne se plaignait pas de ces heures de calme. A petites doses, ça pouvait être reposant. Mais ce n'était pas en se suivant en silence qu'ils se rapprocheraient. Et le rapprochement était primordial.
Sur la route, il avait préféré garder le silence pour la laisser simplement s'habituer à sa présence.
Mais maintenant, il sentait qu'il pouvait parler sans se mettre en danger.
"Tu es bien silencieuse. Tu regrettes d'être partie?"
Tout en parlant, il dressait le camp et l'inventaire de la nourriture et de l'eau. Il s'interrompit quand même pour la regarder bien en face en posant sa question.
Fais la se sentir unique. Fais la croire qu'elle est importante.

Elle releva la tête, sursautant légérement.
"Non ! Non pas du tout. J'ai hâte de retrouver mon père, c'est tout. Je... J'espère qu'il ne me rejettera pas."

La rejeter?
Baptiste se tut un instant, visiblement pour respecter son moment de doute. En réalité, il bouillait de rage. L'idée qu'elle puisse tenir tellement à son père, que cet inconnu pourrait d'une parole négligée détruire la vie de cette fillz le révulsait. Il aurait voulu dépecer l'homme à mains nues, juste pour cette possibilité qui venait de lui traverser le crâne. Il le ferait peut être. Hm. Intéressant.

"Tu ne devrais pas laisser quelqu'un d'extérieur à toi décider de ton bonheur." déclara t il finalement. "Tu ne réussiras qu'à te rendre malheureuse. Ne compte que sur ceux dont tu as éprouvé la fidélité. Une qualité qui ne semble pas briller chez ton père." Il s'interrompit un instant. "Je n'ai aucun droit de te dire ça pour l'instant mais... tu pourras toujours compter sur moi, mais Ariel. Je ne te lâcherai pas."

"C'est amusant" pensa t il. "à quel point certains semblent trouver rassurant ce qui n'est qu'une menace."

La jeune fille tourna deux yeux humides vers lui, et les essuya d'un revers de manche.
"Je... Merci." Répondit-elle simplement.
Cet homme qui lui jurait fidélité et protection, cet inconnu qui se mettait en danger pour elle. Les mise en garde de la grand-mère semblaient ici inutile.
Cet homme... Elle pourrait en tomber amoureuse.

Elle se souvint alors d'un ancien conte, celui du chaperon rouge, et surtout de la morale qui y demeurait dans les contes de perrault.
"On voit ici que de jeunes enfants, surtout de jeunes filles, belles, bien faites et gentilles, font très mal d'écouter toute sorte de gens. Et ce n'est pas chose étrange, s'il en est tant que le loup mange. Je dit le loup, car tous les loups ne sont pas de la même sorte ; Il en est d'une humeur accorte, Sans bruit, sans fiel, sans courroux, qui privés, complaisants et doux, suivent les jeunes demoiselles jusque dans les maisons, jusque dans les ruelles. Mais hélas! Qui ne sait que ces loups doucereux, de tous les loups sont les plus dangereux."
Elle se rembrunit. Oui, elle devait être plus méfiante. Appliquer à Batiste ce qu'il venait de lui dire. Elle devait rester sur ses gardes tant qu'il ne prouvait pas qu'il était réellement de bonne fois.
Cette résolution en tête, elle fit un signe de tête amical à son compagnon, termina de monter sa tente, et plongea dedans, mangeant une ration à l'intérieur et se coupant du monde jusqu'au lendemain. Elle ne devait pas risquer de se laisser manipulée.

Baptiste sourit. Il n'y avait rien de plus touchant que les proies qui essayaient de se débattre dans les premiers moments de la manipulation.
Comme des animaux pris dans des pièges, ils se débattaient et il fallait leur laisser la bride longue, avant de revenir et les attacher fermement lorsqu'ils étaient plus calme, fatigués de leur lutte précédente.
Qu'Ariel le veuille ou non, le processus était mis en marche. Elle lui faisait déjà confiance, et le seul fait qu'elle devait se battre contre elle-même pour se convaincre de se méfier en témoignait. Il s'allongea sous le ciel étoilé, dédaignant le matériel de camping. La nuit était douce et il fallait quelqu'un pour monter la garde.
Il garda ses yeux grands ouverts, le cerveau roulant à mille à l'heure. Il avait besoin d'imprévus pour renforcer le lien de dépendance de la rousse. Il était un peu en avance par rapport à ce qu'il avait prévu mais tant pis. Demain, ils iraient sur la route principale.
Le meilleur moyen de se faire attaquer par les mercenaires.

Le lendemain, Ariel s'éveilla comme une fleur. Elle sortit et replia rapidement sa tente, transportée par l'idée de l'aventure, oubliant sa méfiance de la veille.
Elle aviserait en temps voulu.
Elle salua le blond, et, après un repas expédié, ils partirent pour la route principale.
Ariel, découvrant du pays, ne cessait de regarder les alentours.
C'est pour ça qu'elle fut la première a repérer ce gros chien, qui était plutôt un loup ayant étrangement muté, qui leur fonçait dessus.
Elle interpella Batiste au moment ou cinq autres sortaient d'une sorte de grotte/terrier devant laquelle ils passaient.

Après avoir marché plusieurs jours, toujours dans la même direction et toujours Fanny en tête, la civilisation refaisait surface pour Mathias. Il hurla, un cri de joie.
Il se mit à courir vers la petite ville avec le peu de force qui lui restait, heureux.
Il s'effondra devant la ville, à bout de force.

Un jeune homme passant par là le vit s'effondrer, et le traina à l'intérieur de la ville, laissant le soigneur du village se charger de lui.
Lequel, quand Mathias ouvrit les yeux, le salua d'un sourire encadré par ses long cheveux noirs.
"Bon retour parmi nous, mon ami."

[Donne lui des yeux marrons à ce soigneur et tu auras une copie de moi x)]

"Euh...-il se passa une main sur le visage avant de se redresser- où suis-je ?"
Il observa les alentours avant de se reconcentrer sur son soigneur.

"Vous êtes à Us, notre petit village de quelques dizaines d'âmes. On est pas à la pointe de la technologie comme Brutal ou New Hope, mais on est solidaire. Vous vous êtes effondré devant la porte, alors on vous a recueilli ici. Vous vous appelez comment ?"