Première émotion.
Le silencieux le detestait.
Comment ? Pourquoi ?
Comment faisait cet homme pour être plus aimé, plus adulé, plus reconnu ?
Pourquoi n'était-il pas à ça place ?
Il savait. Il savait qu'il valait mieux que lui. Il était plus talentueux, plus méthodique, plus précis. Il faisait vivre, il faisait mourir, il faisait pleurer.
Il valait mieux qu'eux tous.
Et pourtant il est masqué, au second plan, caché.
Il savait qu'il allait être oublié, bientôt. Alors qu'il avait fait quelque chose de grandiose, de beau, de merveilleux. Mais non. Non, il allait sombrer dans l'oubli, à cause du bavard.
Le bavard n'était pas son opposé, ni son ennemi, et encore moins son nemesis.
Ils avaient même été amis. Et le bavard pensait surement qu'ils l'étaient encore.
Le bavard ne savait pas qu'il le haïssait.
Le silencieux aiguisait son couteau sans bruit.
Non, pas maintenant, pas lui. Il lui réserverait un festin à sa hauteur.
La lame se figea subitement.
Pourquoi ? Pourquoi le Bavard suscitait autant d'émotion ?
Le silencieux venait de découvrir la jalousie.