Le silencieux était blotti contre le corps chaud.
Il avait toujours haï les membres de l’espèce humaine, mais, paradoxalement, il avait toujours apprécier ce genre d'étreinte. Les "câlins". Petits moments hypocrites qui apaisaient les âmes salies.
Il ajusta l'emplacement de sa tête contre le torse tiède, l'entourant de ses bras.
Il aimait bien. Il se sentait bien. C'était les seuls moments où la boule dans sa poitrine ne le faisait pas souffrir.
Le silencieux ne pensait enfin à rien.
Il se serait bien arrêter là. Maintenant. Il n'avait plus envie de poursuivre ses expériences.
Mais ça ne pouvait pas durer.
Le bavard passa au loin, au bord de son champs de vision, en riant.
Il bondit sur ses pieds, abandonnant au sol le cadavre qui refroidissait.
On se moquait de lui ?
De lui ? Le meilleur d'entre tous ? L'oublié ?
Il jura entre ses dents, se crispant dans une posture presque animale.
Tuer. Il ne voulait que le tuer.
Tuer celui qui troublait ce moment, qui troublait sa vie et son silence.
Tuer celui qui lui volait sa place.
Il se fige soudainement, certains rouages venant de se débloquer dans son crâne décharné.
Le silencieux venait de comprendre sa haine.
Il sourit.
Il savait désormais qui il était.