New Hope - RP ALFDM

Al hésita. John semblait perdu, dépassé par les événements. Elle n'avait pas besoin de l'inquiéter plus.
Elle sourit, de son sourire un peu railleur.
"Garde ton flegme, Marley, on pourrait croire que tu as peur pour moi." Elle soupira. "Je ne suis pas encore sûre... J'ai besoin de parler au Doc' - et ça ne me fait pas plaisir, crois-moi - mais je pense qu'il pourra m'amener... plus près des réponses. Et j'ai besoin de réponses. On en a tous besoin."

Sa clavicule l'élançait toujours un peu, mais la douleur s'estompait rapidement. Elle la frotta d'un air absent.
Elle se sentait flouée sans ses souvenirs. Violentée presque. Elle perdait le contrôle d'elle-même, et elle sentait une colère rageuse se disputer avec sa confusion. Elle respira un grand coup pour se maîtriser à nouveau.

"Je t'en dirai plus lorsque je l'aurai vu mais... je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée que Charlie le voit." Un orage passa dans ses prunelles. "Je préférerais être seule avec lui pour... parler." conclut-elle.
Elle ne finit pas sa pensée. "Et je ne crois pas que vous apprécierez ma manière de parler avec lui." Fugitive, la soif de sang revint, aussi tangible que la douleur dans son dos. Elle serra les dents et regarda John, attendant sa réponse.

Charlie n'avait pas eu le temps de répondre à John, qu'Alice s'était réveillée en sueur.
L'adolescente l'avait observée, cherchant à connaître la raison de son état. Elle essayait de ne pas imaginer le pire, mais elle avait peur de comprendre ce qui avait à ce point fait réagir la jeune femme.
Un horrible hurlement perça alors dans sa tête, et elle se boucha les oreilles sous le choc. Elle connaissait cette voix, elle la connaissait trop bien.
Martin.
Le hurlement s'arrêta, tandis qu'elle reprenait difficilement son souffle. Elle entendait Alice dire qu'elle voulait aller voir Alfred, et qu'elle-même ne devrait pas aller le voir.
Ses propres idées ne semblaient plus avoir de sens, tout s’emmêlait et se confondait, mais elle réussit à formuler une pensée simple.
- Je ne veux pas voir Alfred, mais Alice devrait y aller.
La jeune femme aurait ainsi des réponses (quitte à brutaliser un peu le médecin), tandis qu'elle pourrait parler à John de ce qui c'était passé là-bas.

John recula, les observant tour à tour.
Elles avaient changées. Toutes deux. Il devait comprendre pourquoi.
"D'accord, Alice, vas-y, jte demanderais juste de pas le tuer. Il doit être dans son labo."
Il laissa filtrer un sourire, faisant comprendre à la jeune femme qu'il avait conscience de ses méthodes, et qu'elle avait tout intérêt à revenir lui expliquer tout ça au retour. Mais il était trop heureux de la revoir pour lui reprocher quoi que ce soit.
"Charlie, je compte sur toi pour tout me raconter pendant ce temps, ok ?"
Il aida Alice à se lever, et dit, en désignant une chaise roulante et les béquilles à côtés.
"Tu penses pouvoir marcher ou..."

"Ça ira..." dit Al rageusement, furieuse de constater que son pas restait chancelant.

A contre coeur, elle accepta ses béquilles mais dédaigna ostensiblement le fauteuil roulant, se herissant un peu de sentir le regard amusé de l'homme sur sa nuque devant son attitude puérile.

Claudiquant sur ses béquilles, elle réussit à se traîner jusqu'au bureau exigu qu'Alfred occupait la plupart du temps. Avec un soupir de soulagement, elle vit qu'il était bien à l'intérieur et entra sans s'annoncer, fermant la porte d'un coup d'épaule.

Elle sourit d'un air carnassier alors que le scientifique sursauta. Ses mains fourmillaien, violentes déjà mais elle s'obligea à se maîtriser.

"Vous savez Doc'" dit-elle. "S'il y a une chose que je déteste ce sont les cachotteries. Et quelque chose me dit que vous nous cachez beaucoup de choses. Vous deviez savoir à quel point Martin pouvait être dangereux. Mais vous ne le regardiez pas comme un danger. Vous les regardiez comme des miracles inespérés. Pourquoi êtes vous si fasciné par eux?"

Elle s interrompit en s'apercevant que ses mains étaient serrées autour de la gorge du scientifique. Quand était ce arrivé? ...
Elle le relâcha et le regarda, l'air hagard, toute arrogance et colère envolées.

"Vous devez me dire... Je ne sais plus qui je suis. Aidez moi à savoir."

Alfred toussa, s'aggripant sur sa table de travaill, renversant au passage du matériel qui s'éclata sur le sol.
"Vous..."
Il agrippa un miroir, et le brandit face à Alice, laquelle pu voir une teinte noire en train de disparaitre de ses yeux, tandis que le visage d'Alfred s'éclairer.
"J'ai passé ma vie à étudier un monstre, à en devenir un, aussi, surement. Vous pourriez me qualifier de fou, cruel. -Il baissa le miroir, et ramassa ce qui était au sol, sans quitter la jeune fille des yeux.- Je me suis demandé si je devais m'embarrasser d'une moral, surtout en intégrant une ville aussi... humaniste -il cracha presque le mot- Mais, la science n'a pas de moral. Surtout celle que je pratique. -Il s'installa à nouveau sur une chaise, étudiant son invité- Martin était un sujet interressant, mais trop faible, d'un cas que j'avais pu étudier. J'ai essayer d'injecter du sang d'Ombre dansnombre de mes soldats de "protection". Un seul a aboutis. Celui qui a frolé la mort. Il m'a parlé d'une bête, d'une porte, il avait une marque sur son dos qui a disparu durant l'autopsie. Il était devenu un... monstre oui... d'une telle puissance. Martin aurait pu aussi en être un, un surhomme, mais il était trop faible, il serait juste devenu une Ombre. Alors j'ai tenté de lui admininstrer ceci -il désigna une fiole de liquide plus clair que l'eau- mais il a pas survécu. Mais vous... -Il se leva, et leva la main vers l'un des yeux de la feme, sans la toucher- Dites moi. Dites moi ce que vous avez vu. Et vous et moi, on va faire des miracles. Un avenir des plus grandiose vous tend les bras ma chère."

Les mots d'Alfred percutèrent Al comme des coups de poings. Ses paroles bourdonnaient dans ses oreilles mais n'avaient aucun sens. Ce n'était pas possible, elle était... C'était ridicule, elle était humaine. Non?

"Je suis désolé."
Son père - non, ce n'était pas son père, tout ça n'avait été qu'un mensonge - l'homme qu'elle avait cru si longtemps être son père la regardait, ses yeux clairs, si différents des siens, brillant pour la première fois de larmes contenues.
"J'espère que tu sauras trouver en toi quelque chose pour me pardonner."
Il disait ça tranquillement, comme s'il n'était pas en train de mourir, comme s'il ne mourrait pas pour elle.

Alice tomba sur ses genoux.
"Pardon, pardon..." sanglota-t-elle. "J'aurais dû t'écouter, je n'aurais pas dû... pas m'attacher... pas... pas humaine... monstre, je..."

Il mit sa main chaude sur les siennes. Lui qui avait toujours paru si froid.
"Al. Si tu as pu m'aimer malgré tout ce que je t'ai fait endurer, tu es assez humaine pour moi."

Al sortit de son souvenir, en inspirant brusquement. Elle avait oublié. Comment avait-elle pu oublié?
Au fond d'elle, une masse sombre sembla se réveiller après un long sommeil.
"Un monstre..." répéta Al en chuchotant.

La masse noirâtre au fond d'elle ronronnait déjà à la perspective de tout le pouvoir qu'elle pourrait avoir. Elle pourrait détruire les Ombres, jusqu'à la dernière. Elle pourrait tuer. Elle pourrait sauver...
Le visage de Gilles resurgit soudain de sous son crâne. Un visage émacié, fatigué, mais plein de confiance. Aurait-il autant confiance en... un monstre?

Le visage d'Alice se crispa et elle envoya un poing direct sur le visage d'Alfred, ressentant peut-être un peu trop de satisfaction en entendant des cartilages se briser.
"Ne préjugez pas de moi." siffla-t-elle. "Le seul monstre que je vois ici, c'est vous."

Elle tourna rapidement les talons. Elle en avait assez entendu.

Ses sourcils se froncèrent. Mais elle devait se rappeler. Martin... Alfred semblait persuadé qu'il était mort, mais ce n'était pas totalement vrai. Son esprit était encore coincé quelque part. Il fallait qu'elle se rappelle... Elle fit bouger son épaule en grimaçant. Sa clavicule lui faisait toujours mal.
Elle se dirigea mécaniquement pour rejoindre John et Charlie.
Elle ne fit pas attention au fait que sa démarche était devenue d'un coup si stable qu'elle avait oublié de réutiliser ses béquilles.
Elle ne remarqua pas d'avantage que ses sens semblaient repérer instinctivement la position des deux personnes qu'elle cherchait.

Au fond d'elle, le monstre était réveillé. Et il avait faim.

Désolée Siffly, j'ellipse ta partie pour avancer la trame, mais intervient dès que tu peux hein ^^
John leva la tête à l'entrée de la jeune femme. Charlie avait tenté de lui résumer ce qu'il s'était passé la-bas, et, bien qu'il avait du mal à tout assimiler, il avait compris le plus gros de l'histoire.
"Alice ! Alors, ça va ?"
Il ne commenta pas l'absence de béquille, gardant ça pour lui, espérant, sans y croire, que c'était Alfred qu'il l'y avait aider. Enfin, c'était surtout le visage crispé de la jeune femme qui le dissuader de se concentrer sur ses faiblesses. ça risquerais de l'énerver.
Derrière la jeune femme, avant qu'elle n'ai eu le temps de parler, la porte s'ouvrit à nouveau. Gilles, en fauteuil roulant, entra, le visage indéchiffrable. Il avait juste besoin de se retrouver entouré de gens de confiance, ne supportant plus les médecins qui l'avaient réveillé en s'agitant autour de ses blessures.

__________

Dans le labo, Alfred, assit sur sa chaise à nouveau, tamponnait son nez brisé avec une compresse, maugréant devant l'idiotie de la jeune femme.
Il laissa soudainement filtré un sourire en voyant les béquilles gisant au sol.
Elle reviendrait bien assez vite, et elle accepterait, il en était persuadé.

Alice secoua la tête en ignorant d'abord Gilles. Elle avait encore en tête son visage blessé, elle ne se sentait pas prête à le voir réellement tout de suite.
"Alfred était juste... inutile. Et il se peut qu'il ait le nez cassé. Bref. Tu as fini ton discours? Il est plus que temps de le faire."
Elle réunit son courage pour se retourner vers Gilles et encore une fois, une vague de colère envers les Ombres et les fils de chien qui l'avaient séquestré l'envahit. Elle s'efforça de l'étouffer et de sourire.
"Et bah mon Gillou, je pense qu'on est bien parti pour lancer la guerre. T'as choisi ton moment pour nous rejoindre."

Gilles, portant distraitement sa main valide à son oeil bandé qui le démangeait, lui sourit, pliant la cicatrice sur sa joue
"Si vous voulez toujours de moi, jpeux encore aider. -Il leva sa main bandée- C'est pas un doigt en moins qui va m'arrêter."
John acquiesca, laissant filtrer un rictus moqueur en apprenant les dégats subits par le médecins.
"C'est prêt. Tu veux venir avec moi ?" Demanda-t-il à Alice.

Al ne put s'empêcher de sourire.
"C'est l'esprit" rit-elle, tout en se faisant en aparté la réflexion de tout faire pour que Gilles n'aille jamais en zone de combat.

Elle se tourna vers John, déjà plus moqueuse.
"Bien sûr. On y va!"

(Pas de problèmes t'inquiètes ^^)


Charlie les écoutait sans rien dire, se contentant de sourire légèrement. Elle avait eu du mal à tout résumer à John, sachant que des choses lui avaient sûrement échappé. Elle soupçonnait fort Alice d'avoir finalement ouvert la porte - le cri de Martin la poussait à croire en cette hypothèse - mais n'en avait pas parlé à John. Pour protéger Alice, peut-être, ou parce qu'elle n'en était tout simplement pas sûre.
Mais les voir ainsi, si sûrs d'eux, même en apparence, lui redonnait courage. Ils pouvaient y arriver, il fallait juste s'accrocher tous ensemble.
Elle se redressa, et ne put s'empêcher de fixer Alice. Elle irait lui demander ce qu'elle a obtenu d'Alfred, après le discours de leur chef.

Al se retourna vers Charlie, qui se tenait, muette et discrète, mais bienveillante. Elle sourit.
La jeune fille lui inspirait des sentiments mitigés. De l'admiration devant tant de force cachée, un instinct protecteur qu'elle pensait devoir à Martin, et... Autre chose, plus diffus. Comme si une partie d'elle lui hurlait que ce petit bout de femme serait la clé, la réponse à tout...

Elle secoua la tête. Alors que John et Gilles menaient le chemin pour se rendre sur la grande place, elle resta en arrière avec elle.

"Pas trop inquiète? Vu comment les choses sont parties, tout ça finira soit parfaitement bien, soit extrêmement mal."

Elle regarda les deux hommes qui avançaient lentement devant elle et continua :
"J'ai l'impression que tout m'échappe en ce moment, entre ce qui s'est passé avec Martin, avec Alfred... Quelque chose est en train d'arriver. J'ai besoin d'être sûre que je peux te faire confiance."

"Confiance sur ce qu'il fallait dire aux autres, à John. Surtout à John. Confiance à propos de la Porte. Confiance sur Martin. Confiance sur tout."
Cela, Alice ne le dit pas à haute voix, mais bougea mécaniquement sa clavicule douloureuse en attendant la réponse de Charlie.

Charlie contempla la jeune femme face à elle. Malgré ce qui s'était passé à leur première rencontre, elle s'attachait peu à peu à Alice. Son courage, sa force, sa détermination, tout cela faisait qu'elle l'admirait et la respectait.
Et, au fond, elle était en ce moment un peu comme elle. Perdue, avec le besoin de savoir qu'elle pouvait compter sur quelqu'un, pour pouvoir tenir le coup.
Elle sourit à son interlocutrice sans arrière-pensées.
- Oui. Oui tu peux me faire confiance.
Elle s'apprêta à ajouter quelque chose, mais chercha la meilleure manière de formuler sa question. Elle ne voulait pas blesser la jeune femme, ni la retourner contre elle. Elle avait juste besoin de savoir.
- Mais il faut que je sache quelque chose. La porte, est-ce que tu l'as ouverte ?

Alice baissa son regard sur l'adolescente, confuse.
"Ouvert la porte? Non. Pourquoi j'aurais fait un truc pareil?..."

Le tiraillement dans son dos s'accentua alors qu'elle prononçait ses mots, comme pour démentir. Un doute lui glaça le sang. Se pouvait-il que, durant les quelques minutes qu'elle avait passé seule avec Martin, ces quelques minutes qu'elle avait oublié, elle ait... ?

"On a tous notre part de monstre." lui disait son père avec un rictus moqueur devant le cadavre à leurs pieds. "Tapi derrière une porte. Et gare à qui l'ouvre." Son ricanement avait cessé. "Tu m'entends, Al? Ne l'ouvre jamais."

Al cligna des yeux. Elle commençait à en avoir marre de ces souvenirs qui revenaient, de ses flashs. Elle sentait qu'elle commençait à perdre pied avec la Réalité. Elle se raccrocha au visage de Charlie pour ne pas se laisser happer encore une fois par sa mémoire.

"Je suis sûre de ne pas l'avoir ouverte." dit-elle distinctement, s'efforçant de se convaincre elle-même.

John se retourna vers elles, les interrompant.
L'estrade était derrière lui, la foule rassemblée.
"Je vous veux tous avec moi sur l'estrade. Gilles prendra la parole après moi. Ensuite... Ce sera à vous deux. Soyez naturelles, agissez avec discernement, racontez votre version. Je sais que je vous prends à court, mais j'ai besoin de vous. Go."
Et il grimpa sur la plateforme. La foule devint aussitôt silencieuse.
"Mes amis -commença-t-il d'une voix forte, portant le regard à une feuille qu'il sortait de sa poche. Il hésita un instant, la froissa, et la jeta au sol.- Notre ville, le fruit de tant de mois de travail, la consécration ultime de nos espoirs est aujourd'hui en danger. Mais le danger ne se situe pas dehors, nous ne sommes plus à l'abri derrière nos hautes murailles.
Non, il est ici. A l'intérieur. Il est entré, grâce a certains d'entre nous ! Des hommes, des survivants, des frères, ont pactisés avec l'ennemi. Ces traitres sont désormais démasqués, et en danger. Mais les Ombres sont chez nous. Dans NOTRE territoire. Et nous n'allons pas rester les bras croisés ! On va se battre. Mais vous n'êtes pas obligé de nous suivre dans cette guerre. Si vous souhaitez partir, nous quitter, car vous avez peur, c'est votre droit le plus légitime, et je vous aiderez à quitter cet endroit vers un lieu plus sur. Mais si vous vous sentez ici chez vous, si vous voulez nous aider. Levez-vous !"
Une partie de la population quitta la zone, tandis que le reste semblait hésiter. Gilles, d'un roulement de fauteuil, passa au devant de la scène.
"Je les ai vu. Elles m'ont retenu des jours durant. Elles m'ont torturés. Pour vous distraire. Ce sont des monstre. -Il inspira, fermant les yeux- Ce sont des monstres... Et vous allez les laisser gagner ? Sérieusement ?! Elles m'ont pris un doigt, ma dignité, ma... Mon intégrité, et elles veulent prendre ma ville ?! Je suis ici chez moi, comme vous. -Il se leva avec difficulté, s'appuyant sur John.- Alors battons nous pour ce qui nous est cher !" Hurla-t-il enfin, le poing en l'air.
Des cris fusèrent dans l'assemblée, enfin exaltée.
John se tourna vers les jeunes femmes, clignant de son oeil valide. à vous de finir de les convaincre. Semblait-il dire.

Alice lui fit une grimace en retour - fallait-il toujours qu'il soit si... cérémonieux? - et se tourna face à la foule. Elle prit le temps de les regarder tous. De voir leurs yeux étinceler légèrement en la reconnaissant ou leurs visages se peindre d'un air curieux. Elle sourit.

"Je ne vais pas mentir." commença-t-elle. "Ça ne va pas être facile. Beaucoup mourront. Encore plus seront blessés. Mais nous nous battrons. Pour tout ce qui est cher à notre cœur. Pour nos proches, pour la survie, pour la ville. Parce que l'Apocalypse ne fait pas de nous des monstres."

Elle prit le temps d'une respiration et les regarda tous, avant de continuer:
"Nous ne sommes pas des héros. Ni des sauveurs. Mais nous faisons de notre mieux. Et si je dois mourir demain, ce sera l'arme à la main, et la colère dans le coeur.
Je suis terrifiée à l'idée de ce qui nous attend. Toutes les fibres de mon corps me hurlent de partir. Mais je reste. Parce qu'il y a certaines choses qui valent le coup de se battre. Parce que je...."

Elle s'interrompit brusquement, le teint pâle. Quelque chose au fond d'elle se débattait.
Elles arrivent. Des hurlements retentissaient, pas ici, ailleurs, à peine humains. Hurlements de douleur ou de joie? C'était dur de savoir. Tuer. Encore. Encore. L'espace d'une seconde, il lui sembla qu'un voile noir lui couvrit les yeux et lorsqu'elle les releva, le monde paraissait plus clair qu'il ne l'avait jamais été.

Le sang bouillait dans ses veines, et une euphorie étrange, guerrière, la parcourut.
Il est temps.
Alice s'écroula sur l'estrade.

Charlie rattrapa la jeune femme au moment où elle s'effondrait, alors que la foule commençait à paniquer. Son corps tremblait et elle l'allongea sur le côté, prenant rapidement son pouls. Régulier, mais assez faible.
Elle se tourna vers John et lui lança un regard paniqué, alors qu'Alice essayait de murmurer quelque chose. Elle se pencha vers son amie (le mot s'imposa de lui-même dans sa tête, mais ne le remarqua pas sur le coup) et ce qu'elle entendit lui glaça le sang.
Elles arrivent.
Se forçant à ne pas paniquer, elle se leva et se dirigea vers la muraille et se hissa au sommet, sous les yeux ébahis de certains habitants.
Ce qu'elle vit lui fit peur.
Les Ombres étaient là.
Sans plus tarder elle courut vers John et lui chuchota pour ne faire paniquer personne.
- Elles vont nous attaquer, il faut mettre la population à l'abri.

John écarquilla les yeux.
"Très bien, on va devoir faire vite -Dit-il à voix haute en se tournant vers le public, cachant derrière sa fausse assurance sa peur pour Alice et sa ville- On s'organise. Ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas se battre doivent se cacher, allez dans les bunker, prévenez l'hosto, protégez les blessés, les enfants, et les femmes enceintes en priorités. -Les voyant attendre, tétanisés, il hurla :- Allez ! Dégagez ! Plus vite ! -Il se recentra, voyant les enfants et une grande partie de la population courir vers les bunkers- Bien. Les autres, allez fissa choper des armes. Ceux qui ont un entrainement aux armes à feu vous vous réunnissez et vous vous allez sur les murailles. Vous n'attendez pas mon signal, dès que vous êtes en positions vous tirez, visez la tête. Go ! -Le groupe devant lui diminua autant que sa confiance en lui augmentait. Il était un homme d'action par excellence, et agir était sa seule façon de survivre- Ceux qui savent se battre au corps à corps se mettent en back-up derrière les portes, au cas où ces salopes perceraient nos défenses. Les autres, allez avec Gilles. -Il fit un mouvement de tête entendu avec ce dernier, qui descendit d'un mouvement de roue l'estrade et conduisit ceux qui seront charger d'assurer un bon débit de munition en haut des murailles vers l'atelier.- Bon courage. Je passerais entre les groupes pour transmettre les ordres. C'est partit !"
L'estrade désormais deserte, il se permit cet instant de faiblesse et se rua sur Alice.
"Allez, réveille toi. foutreciel." Murmura-t-il en la secouant mollement, la giflant briévement.
Mais Alice était dans un autre monde.

_____________

Martin faisait les cents pas, grognant, mugissant, courbé, dans la salle autrefois blanche quand Alice s'y matérialisa.
"-Toi... Toi !" Rugit-il presque en bondissant sur la gorge de la jeune femme, serrant de ses deux mains le cou blanc, sans pour autant chercher à la tuer. Il l'immobilisa briévement au sol, colant son front contre celui de la jeune femme, plantant son regard noir dans celui blanc pour l'instant.
"-Par TA faute. Sal*pe... SAL*PE !"
Il serra de plus en plus, visant à tuer celle qui l'avait condamner.

____________

John eu beau la secouer quelques longue minutes, Alice ne revenait pas a elle. Et il n'avait pas le luxe de passer plus de temps auprès d'elle. D'un mouvement de tête, il demanda à Charlie de l'aider à soulever l'inconsciente, et les guida vers une maison proche.
"Ya une cave sécurisé en dessous. Met là en sécurité, trouve un garde pour la protéger, dis lui de nous avertir dés que y a du changement dans son état, et retrouve moi en haut des muraille. Ok ?"
Lacha-t-il sans attendre de réponse, partant devant en courant.

Il monta sur les murailles.
Pour assister à une hécatombe.
Une vingtaine d'ombre avançaient toujours. Sans sourciller malgré la quinzaine de cadavre de leur consoeur au sol. Au moins ils en avaient abattu un bon tier, avant de mourir. Seul cinq tireurs continuait leur besogne, tremblant, comme traumatisé. L'un d'eux leur résuma qu'une Ombre très proche avaient pointé du doigt l'un d'entre eux, qui avait alors tué une bonne partie d'entre eux avant qu'il ne l'abattent.
"On les pleurera plus tard. Soyez prudent. Je vous envoie du renfort."
Et il descendit rapidement, devant cacher ses yeux terrifiés.
foutreciel, c'était quoi ces monstres ?

Le moment de surprise passé, Al prit rapidement connaissance de la situation et tenta de se débattre.
Tenta.
Elle griffait, frappait, s'accrochait, mais rien n'y faisait, elle sentait l'air lui échapper toujours plus, elle commençait à suffoquer, elle...
La bête tapie au fond d'elle se leva d'un bond, prenant le contrôle de ses mains. Tout devint clair autour d'elle, trop clair pour des yeux humains. Elle voyait tout. Ses mains desserrèrent celles crispées autour de son cou après quelques tentatives, et c'était à peine si le manque d'air l'affectait. Une fois dégagée, elle prit une grande goulée d'air avant de se jeter sur Martin avec la rage d'un animal sauvage blessé.
Une seule pensée la dominait : faire mal. faire mal. faire mal. faire mal.

C'est pendant ce combat où elle perdit toute notion de temps écoulé qu'un souvenir remonta à la surface.
"P*tain, mais qu'est ce que tu fous?!"
Non ce n'était pas un souvenir. C'était une projection de son esprit. Son esprit qui reproduisait la voix de John.
"Al, arrête ça. Vous allez vous tuer tous les deux! ARRETE!"
Elle ne pouvait pas arrêter. Des larmes coulaient sur ses joues mais elle n'arrêtait pas de frapper.
"S'il te plait, Al..."La voix se brisait. "Je... Je ne te l'ai jamais dit mais... m*rde. Ne meurs pas."
Ne meurs pas. Les mots résonnèrent en elle. Ils avaient un sens qui leur était propre. Elle regarda le visage sanglant et déformé par la rage de Martin. Son miroir.
Elle se laissa tomber en arrière, les bras à nouveau ballants. Martin était debout, la surplombant.

"Arrête ça." Sa voix était voilée par les larmes. "Tu peux... Tu peux arrêter ça. Je ne veux plus me battre. Pas comme ça. Arrête ça."
Elle ferma les yeux.

Martin la regardait avec haine.
"Oh non, ce serait trop facile. Tu penses que tu peux t'en sortir comme ça ? Après ce que tu m'as fait ? Après ce que tu m'as pris ?!"
Il fulminait, tournant autour de sa cible. Sa proie.
Ce qui le retenait de ne pas ce jeter sur elle c'était l'image de Charlie, son odeur, qui était encore sur elle.
"Je te hais." Il laissa tomber ces mots, sans crier, sans hurler. Sa voix humaine faisait une simple constatation. "Tu aurais du m'écouter. Impulsive... Tu aurais du m'obéir ! Dangereuse... Je ne voulais que vous protéger !"
Il s'approcha de la porte, posant sa main sur celle-ci.
"Tu aurais du écouter ton père."

Aux derniers mots de Martin, il sembla à Al que quelque chose se brisait en elle, que des vannes s'ouvraient, explosées par la colère. Non. Ce n'était pas de la colère. Ni de la haine, d'ailleurs. C'était plus profond. C'était elle.

"Oh, vous écouter. Bien sûr que je vous ai écoutés. Je n'ai fait que ça."

Elle rit. Un rire amer, un peu dément.

"Comme si ça avait pu changé quoi que ce soit. Quoique je fasse, je n'étais pas assez bien. Vous saviez déjà - vous l'aviez déjà décidé, tu m'entends?! - que je finirais par outrepasser les interdits. Punaise, je suis née pour ça !

Et tu viens me le reprocher? Tout ce que je voulais, c'était des réponses. Même pas. Tout ce que je voulais, c'était vivre. Mais il a fallu que vous m'appreniez autre chose, n'est-ce pas? C'est toujours ainsi avec les humains. Il a fallu que vous m'appreniez l'Amour."

Son rire vira à l'hystérie.

"C'est stupide, non? La faiblesse du monstre, c'est son humanité. Même maintenant, je ne pourrais pas te tuer. Parce que ça la blesserait, elle. Tu le sais, d'ailleurs. C'est le seul frein à ta haine, toi aussi.

Vous êtes si faibles au fond. Mon... mon père. Toi. Guidés par la Peur et la Haine. Je suis... Je suis plus forte."

Il n'y avait pas d'arrogance dans sa phrase. Juste une constatation.

"Je ne tiendrai pas pour toujours, mais... Pour l'instant, je tiens. Et mon... mon père... Papa..."

Elle se souvenait, maintenant. Pas de tout, certes, mais de l'essentiel. Son père qui la regardait dans ses derniers instants, les yeux troubles, allongé dans cette pièce blanche, de longues cicatrices noirâtres parcourant son corps. Il avait eu l'air paisible, pour une fois.
"Je ne suis peut-être pas vraiment ton père" avait-il dit. "Mais dans mon cœur, tu es bien ma fille." Il avait pleuré avec elle. "Puisse-tu un jour me pardonner."

Ce souvenir ne lui procura ni colère, ni haine. Juste une grande mélancolie.

"L'histoire se répète au fond, non? Tout ce que je demande, c'est de les protéger. Tout mon être le demande. Même sa partie... Même ce qui résonne avec ce qui se cache, tapi derrière la porte. Les protéger. John. Gilles. Elle."

Elle ficha son regard dans celui, toujours obscurci de Martin.

"Elle à cause de qui tu ne peux pas me tuer, pas encore. Je la protégerai, Martin. Je la protégerai quand toi, tu ne le pourras plus.
Quand tout sera fini... Quand je ne pourrai plus aimer... C'est là qu'il faudra me tuer. Pas avant. Ou ils sont tous morts. Et tu le sais."

Martin lacha un rictus.
"Oh, regardez la fifille à son papa, c'est c'est pas mignon." Cracha-t-il avec haine.
Il s'accroupit auprès d'elle.
"Mais il y a tellement de chose que tu ignore encore. Que tu dois ignorer."
Il sourit, un sourire sans joie.
"Tu es la créature la plus humaine qui soit. C'est pour ça que tu es un monstre. Mais pas une Ombre. Non."
Il se releva, et s'adossa contre la porte.
"Tu savais que le concept d'humain et d'humanité était deux choses radicalement différentes ? L'humanité, c'est ce truc que l'humain à inventé pour survivre, pour ne pas être éradiqué sitôt né. On a appelé ça "être humain". Mais non, ce n'est pas ça, être humain. L'humain, c'est une bête, un égoiste, qui ne vit que pour ses propre intéret, qui ne vise que sa propre survie, qui se base sur ses espoirs. Et seulement les siens. Être bon, être mauvais, la question ne se pose pas, elle ne s'est jamais posé pour un humain. Il est. Il construit son monde, poursuit sa voie. Le bien et le mal n'ont rien à voir là dedans, ce sont juste des concepts, pour l'humanité."
Il leva la tête.
"De l'autre côté de cette porte, il y a ce monstre. Il dévore ton espoir, te marque. te transformant en pur humain, sans humanité, mais aussi sans espoir. Devine ce que c'est, un humain sans espoir..."
Il se rua sur elle et la plaqua au sol, une main sur sa gorge.
"Regarde ce que c'est, un humain sans espoir." Articula-t-il en la fixant. Il relacha briévement la pression, reculant légérement. "L'origine de tes espoirs, c'est ton père. C'était lui, la bête de l'autre côté. C'est lui qui m'a... tué. Encore. C'est cet marque -il se leva et montra la marque dans son dos, à travers son tee-shirt déchiré- qui nous lie. C'est pour ça. Et uniquement pour ça, que tu ne veux pas me tuer. Car si l'un de nous meurt, l'autre aussi.. -Il serra à nouveau sur la gorge de la jeune femme- Mais je n'ai pas peur de la mort, que ce soit la mienne ou celle de ceux que j'aime. Je n'ai plus d'espoir, car TU ME L'AS PRIS !"

Les mots trouvèrent leur écho dans l'esprit d'Alice.
"Il a raison." pensa-t-elle, avec une euphorie un peu mal placée.
Ele ricana. Ricanement un peu improbable dans sa situation mais après tout, ça lui ressemblait.
"Ha Martin, Martin... Pourquoi t'énerver autant? Tu as raison au fond, la morale n'existe pas, ce n'est qu'une donnée arbitraire qu'on nous donne pour vivre ensemble. Mais il existe une chose, une seule, qui reste grande et compréhensible universellement."
Ses yeux étincelèrent et elle se sentit quitter la salle pour revenir à la Réalité. Que ce soit Martin ou elle qui l'y renvoie, elle n'aurait pas su le dire.
"Ce n'est pas une question de Bien. Ce n'est pas une question de Mal."
Sa voix résonna dans la pièce et sous le crâne de Martin, reliés qu'ils étaient maintenant par sa cicatrice et la même obscurité qui les dévorait.
"C'est une question de Pouvoir."

Loin d'imaginer le combat qui se déroulait à des années lumières de là, Charlie s'engouffra dans la cave et y allongea précautionneusement la jeune femme, prenant le temps de la secouer légèrement en espérant obtenir une réponse, en vain.
Sans perdre de temps, elle remonta à la surface et vit, postée à quelques mètres de là, un femme d'une cinquantaine d'années qui se préparait à aller combattre, armée d'un arc. Charlie fonça vers elle et la tira jusque dans la maison, et lui expliqua d'une voix ferme :
- Il y a quelqu'un à l'abri dans cette cave, il faut que tu la surveilles et que tu viennes prévenir John ou moi au moindre changement, même le pus infime.
Comprenant que l'ordre venait de plus haut que de l’adolescente devant elle, la jeune femme accepta, troquant au passage son arc contre un couteau que Charlie possédait, plus pratique en cas d'attaque.
Sans plus s'attarder, Charlie sortit et courut rejoindre les murailles, où elle monta plus rapidement que jamais.
Les Ombres qui avançaient de plus en plus la firent paniquer, tandis que les habitants tombaient un à un. Elle arma son arc pour viser leur tête et tira, réussissant à en tuer une, qui mourut dans un cri atroce qui remonta jusque dans sa tête. Commençant à les éliminer le plus automatiquement possible pour oublier cet horrible son, elle essayait d'oublier les morts et l'odeur de sang de plus en plus présente qui lui faisait perdre pied. L'adrénaline dans son sang l'empêchait de réfléchir et la déconnectait totalement de ses émotions. Elle se débarrassait des ennemis, jusqu'à ce qu'elle se fige.
Elle avait épuisé ses munitions.
Se forçant à rester calme, elle se tourna vers un soldat tombé à côté d'elle, et puisant dans les forces qui lui restaient, attrapa ses flèches et recommença, quand une horrible douleur la saisit au crâne.
Sous le choc, elle tomba en arrière et s'écroula au sol, ne souhaitant plus qu'une chose, que tout s'arrête, cela devenait insupportable pour elle.
Ce monde était devenu insupportable pour elle.

L'Ombre souriait tandis qu'elle découvrait qui était sa cible.
La jeune Charlie, celle liée émotionnellement au monstre du purgatoire. Elle ne pouvait pas la tuer ainsi.
"Charlie, tueuse d'Ombre. Ravie de te rencontrer. Je suis 183, une Ombre parmi les Ombres. Une Ombre qui ne désire pas en être une, comme ton cher amant. Et tu pourrais m'aider. Tu pourras l'aider aussi, lui, ainsi que ton amie. Tu es la clé de toute cette histoire. Et je suis prête à mourir pour te divulguer cette information. Charlie, tu dois..."
La discussion se coupa brutalement tandis que l'adolescente retrouvaient l'intégralité de ses capacité mentale.

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John remontait les marches une nouvelle fois, s'empêchant de céder à la panique quand il vit Charlie tomber en arrière avec effroi.
Non. Pas une gamine. Non.
Il se précipita sur elle, et fut rassurer de la voir "juste" sous l'emprise du controle mentale des Ombres. Elle avait de la chance. Il saisit l'arc et les fléches, tira sur l'Ombre qui semblait la visée avnt qu'elle n'ai eu le temps de lui laver le cerveau, et l'abattit d'un trait dans la tête.
Il put ainsi constater qu'il ne restait déjà que cinq Ombres.
Efficace, la "gamine".
Laissant Charlie se remettre de ses émotions, il l'exhorta a s'éloigner, et à reprendre dés qu'elle se sentirait d'aplomb. Il redescendit les marches avec deux données en tête : qu'ils fallait changer régulièrement les équipes de poste pour minimiser les pertes, et que, surtout, les Ombres qui prenaient une cible restaient complètement immobile. A découvert. Et qu'il ne prenait qu'une cible à la fois. Les Ombres avaient des faiblesses, des limites. Des limites qu'ils pouvaient exploiter.
Cette nouvelle donnée en tête, il revint auprès de son groupe de défense, et en changea la fonction, le transformant en groupe d'attaque. La porte fut entrouverte, les cinq premiers combattants immobilisés, laissant le temps aux suivants de tuer deux Ombres. Trois combattants tombèrent en arrière, s'étant suicider avec leur lames, tandis que trois autres s'étaient à nouveau figés. Et les dernières Ombres furent massacrées. Trop tard pour l'une des cibles, une femme d'à peine vingt-cinq ans, dernière survivante de sa ville natale au monde. L'antique ville de Poitiers tomba dans l'Oubli tandis que la jeune femme tombaient dans les bras de la mort.
John, couvert de sang d'Ombre, se permit enfin de respirer.
Ils avaient gagnés. Les Ombres ne s'étaient pas attendu à trouver une ville sur le pied de guerre, prêt à les recevoir, et ils avaient gagné. Mais c'était une victoire amère, beaucoup de ses hommes étaient mort.
Se jurant de leur offrir la plus belle des cérémonies, il leva son poing en l'air, et hurla. Ce cri fut reprit par tout les soldats autour de lui, se répercutant dans la ville, avertissant le peuple de l'issu du combat.
John tiqua soudain, traversé par une pensée froide dont il n'était pas sur que c'était bien la sienne : ça avait été trop facile.
Il se tourna vers les bois aux loin. Rien.
Ils étaient sauf pour le moment, mais seulement car les Ombres étaient occupées ailleurs. Il le sentait... Mais ça lui donner du temps.
Du temps pour sauver sa ville.