New Hope - RP ALFDM

Ano se laissa tomber dans la chambre obscure. Ces derniers temps elle ne s'était pas ennuyée une seconde. Elle aimait bien cette ville, son dirigeant et ses habitants. Crisa était en sécurité, encore convalescente mais toujours en danger. Il était temps de faire quelque chose pour aider ce lieu qui l'hébergeait depuis un moment.
Elle observa la scène: la fille en noir, Al se souvenait-elle, était encore endormie, impassible; le blessé venait de se réveiller, halletant et trempé de sueur. Il pourrait la voir, mais le docteur cachait encore sa vue. Il était dos à elle, assis et calepin en main.
Ano prit une lente et profonde respiration, affermi sa prise sur son saï et bondit sur Alfred, renversant d'un coup sa chaise et le plaquant au sol de son arme. Elle avait conscience que ce geste ne la montrerait pas sous son meilleur jour aux yeux de la population locale mais elle se rendait bien compte que ce personnage cynique n'avait fait qu'empirer les choses depuis le début, et il devait l'arrêter, sinon la ville serait détruite. Et Crisa avec elle.
Ignorant tout autour d'elle, elle bloqua la respiration de son prisonnier et tira l'arme vers elle, comprimant la gorge tendre, arrêtant le flux sanguin. Il se débattit un moment, mais elle tint bon.
Il cessa tout mouvement.
Ano compta encore une minute puis relâcha prise et vérifia le pouls. Mort. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'Al la comprendrait et accepterais son aide. Elle était prête à tout pour sauver cette ville.

Crisalys, après un long repos à l'hôpital, se décida à aller voir Alfred. Peut-être avait-il du nouveau au sujet de son étrange maladie. Elle se mordit les lèvres. La ville avait l'air d'avoir beaucoup changé. Elle soupira. Elle commençait à s'y attacher, et savait que cela n'entrainerait que du mauvais pour elle. Ne pas s'impliquer, tu te souviens ? se dit-elle. Elle devait s'éloigner un moment, prendre de la distance, avant d'être trop impliquée et de ne plus pouvoir se détacher. Néanmoins, elle devait d'abord s'assurer que la ville n'avait plus besoin d'elle, et se promit de ne partir qu'une fois les habitants en sûreté.
Elle poussa la porte et vit la guerrière se relever du cadavre encore frais d'Alfred. Elle fit un bond sur le côté et se plaça en position de combat, sa lame dégainée. "Ami ou ennemi ?"gronda-t-elle.

Ano tourna la tête, sur le qui vive, prête à réagir si le nouvel arrivant se montrait agressif envers la figure endormie d'Al, dont elle se doutait qu'elle était la seule chance de survie de la ville. Elle plia les genoux et concentra tous ses sens vers l'intru qui... "Ami ou ennemi?"
Another se figea. Elle n'y croyait pas. Elle la pensait en sûreté entre les murs de l'hôpital et pourtant la voilà, là, devant elle, debout, dague sortie du fourreau et visage impassible. Another sentit ses jambes flancher à l'idée de devoir lui parler. Pour la première fois. Elle réprima un frisson en se rendant compte que c'était aussi la première fois qu'elle la voyait, jeta un regard stoïque à Gilles, sans même le remarquer et sans y penser même, et jeta son saï au sol. Lentement pour ne pas alerter Crisalys, elle détacha de sa ceinture son deuxième saï qui rejoignit le premier en tintant, déboucla son fourreau à épée et laissa tomber les deux armes blanches au sol à leur tour, hésita en songeant à son bâton de combat, solidement attaché dans son dos, puis renonça à s'en séparer, se sentant déjà tellement démunie que l'abandonner la laisserait complètement nue. Elle espéra que ces gestes suffiraient et ouvrit la bouche, s’apprêtant à parler pour la première fois depuis plusieurs mois.

"Pour toi, ami; que tu sois dans leur camp ou pas."

Crisalys fronça les sourcils. Ce n'était pas une réponse à laquelle elle s'attendait. Elle rangea sa dague, méfiante.

"Je n'ai pas de camp" répondit-elle simplement. "Mais je n'ai pas l'intention de m'en prendre à eux"

Elle regarda autour d'elle et fit quelques pas. Elle se sentait un peu gênée par ce regard curieux que la guerrière portait sur elle. Elle pensa à partir, à ignorer cette femme, mais il y avait quelque chose dans son attitude qui l'intriguait. Elle resta debout, le visage fermé, l'observant en silence.

Un battement de cils. Un seul. Elle réfléchissait. A toute allure. Crisa ne lui avait jamais adressé la parole de sa vie, elle ignorait tout d'elle. Elle l'avait surprise en train d'assassiner un médecin et sa réponse était pour le moins ambiguë. Elle devait mourir d'envie de lui demander qui elle était mais s'abstenait. Ano cligne une deuxième fois des yeux.
Elle décida de se présenter.

"Tu peux m'appeler Another. Je viens de Brütal où j'étais amie avec ton frère. Je t'ai suivie tout ce temps, j'avais l'impression que c'était la moindre des choses pour lui rendre hommage; te protéger du mieux que je pouvais. Que fais tu là?"

Elle avait parlé d'une voix sèche, cherchant à cacher ses émotions face à ce visage tant rêvé, si ressemblant à lui, le seul être vivant auquel il avait réussit à s'attacher depuis la Fin. Ses yeux la ramenaient à des souvenirs qu'elle aurait voulu oublier. Sa voix lui sembla dure tout coup, beaucoup trop, beaucoup plus que ce qu'elle aurait désiré. Elle aurait voulu la prendre dans ses bras et la consoler, elle qui connaissait les mêmes peines qu'elle... Mais elle resta ferme; c'est à peine si un léger trémolo ne vint ponctuer sa phrase.
Elle s'oublia dans son regard, attendant sa réaction à cette annonce.

Crisalys se détendit un peu mais resta sur ses gardes. Elle s'adossa contre le mur et ferma un instant les yeux. Son frère... Il lui manquait toujours autant, et elle constatait avec peine que la blessure causée par sa perte était bien loin de la cicatrisation. Sa rancœur envers Bob s'en accrut davantage. Elle savait au fond d'elle que la vengeance ne le ramènerait pas, mais elle avait besoin d'une motivation pour garder la tête haute et se battre dans ce monde hostile. Elle hocha le menton.

"Crisalys" se présenta-t-elle brièvement, bien qu'Another connaissait probablement déjà son nom. "Peu de gens connaissent cette histoire."

Si elle était proche de son frère, elle devait savoir à quel point sa perte l'avait fait souffrir, sa sollicitude le montrait bien. Elle grimaça à l'idée que quelqu'un connaisse ses faiblesses. Elle ne voulait pas être un objet de compassion. Néanmoins, elle avait confiance en le jugement de son frère et décida de laisser sa chance à la guerrière.

"Je sors juste de l'hôpital. Je cherchais Alfred pour avoir des informations sur ma 'maladie', mais il ne semble pas en état de me répondre maintenant. "

Gilles ouvrit les yeux en premier, les mots "Tu as réussi" lui vinrent naturellement aux lèvres. Elle avait réussie oui, elle n'aura plus à lutter, elle pourra utiliser son pouvoir à volonté, tout en restant elle-même, sans avoir à se contrôler. Il ignorait d'où lui venait ce savoir, mais il s'en fichait. Lui-même se sentait extraordinairement bien, confiant, en sécurité à sa place.
Alfred n'était pas un ennemi en fait.
[Note du MJ : Il aurait été bon de le noter HEIN, AVANT DE LE BUTER ! C'EST JUSTE UN SCIENTIFIQUE foutreciel DE ********* grblblbl *colère du MJ is comming*]
Mais il se figea rapidement en notant l'endroit ou il avait été transporter, et l'odeur de sang.
Il était dans le laboratoire d'Alfred. Alice était en face de lui, sanglée à sa chaisa tandis qu'il était libre de ses mouvements. Pouvait-il marcher d'ailleurs, maintenant ?
Il n'osa pas tenter de vérifier, car il n'était pas seul. Deux femmes étaient là, et enfin il vit le cadavre d'Alfred.
Il jeta un regard à Alice, tétanisé, sachant qu'elle aussi n'allait pas tarder à s'éveiller. Et il savait exactement quel mot employer pour qu'elle revienne immédiatement à la réalité.
"Alice. J'ai besoin de toi. Maintenant." Lacha-t-il précipitamment avec qu'une des femmes n'ai le temps de réagir.

Aux mots de Gilles, comme répondant à son appel, Alice revint brusquement à la Réalité.
A la vue ses deux intruses, et surtout, de la mine terrifiée du jeune homme, elle se mit en mouvement, les yeux intégralement noirs. Elle se leva, brisant les sangles sans effort et se mit entre les jeunes filles et Gilles. Elle était à peine consciente du corps inerte d'Alfred, elle bandait sa volonté pour rester en position purement défensive sans leur ouvrir la gorge directement comme elle mourrait d'envie de le faire.
Elle demeura en garde, prête à prendre comme prétexte le moindre geste offensive pour les éliminer.

Gilles parvint à se lever, avec difficulté, et agrippa le tee-shirt de la jeune fille pour s'y appuyer, et glissa sa main vers la lame qu'il gardait à sa ceinture depuis son enlévement.
"Pourquoi l'avoir assassiné ? Il a aidé Al, il aurait pu aider d'autre personnes ! Et puis qui êtes vous ?!"
Il n'avait plus peur désormais. Il était prêt à tuer, si nécessaire.

(je vais tellement morfler... xD Mais ça valait le coup. J'en avais marre de son air cynique et suffisent)

"Oups" songea Ano.
Non pas qu'elle regrettait son geste. Au fond d'elle, elle était convaincue d'avoir eu raison en éliminant cet homme qu'elle considérait comme une menace. Mais les mots du gamin lui firent émettre un doute. Cachant ses émotions et regrettant à moitié d'avoir jeté la majorité de ses armes loin d'elle, elle se décida à tenter de s'expliquer. Elle aurait voulu parler avec Crisa d'abord pour savoir si elle comptait rester ou partir, mais dans le pire des cas il ne serait pas difficile de s’éclipser de la ville.

"Appelez moi Another. Je suis dans cette ville depuis déjà quelques jours, et j'ai suivis les intrigues du mieux que j'ai pu. Je veux sauver cette ville, et cet homme ne m'inspirait tout simplement pas confiance. Je l'aurais tué plus tôt mais il semblait avoir la capacité d'aider Alice, donc j'ai attendu. Je n'avais pas tord apparemment."

Puis, tournant son regard vers la jeune femme aux regard noir, elle tenta de sourire, cachant la peur qui lui glaçait le sang sous la menace, et reprit d'un ton qu'elle aurait voulu assuré:

"Je ne sais pas quel est ton plan, Al, mais tu es bien la seule capable de sauver cet endroit. Je suis venue te proposer mes services les plus dévoués. Il n'y aura pas ordre que je pourrai refuser de toi, si ce n'est que la protection de Crisalys passera toujours au premier plan à mes yeux."

Pas très sûre d'elle mais désireuse d'appuyer ses dires par un signe de soumission, elle s'agenouilla solennellement et baissa les yeux devant elle, attendant sa réaction.

Devant l'attitude d'assujettissement d'Another, Al se détendit légèrement. Son côté obscur s’enivrait presque de cette reconnaissance de son pouvoir alors que sa partie humaine se retenait de rire devant ce qu'elle considérait comme une situation ridiculement protocolaire.

L'Ombre reflua un peu de ses yeux, dévoilant ses pupilles noisettes, un peu moqueuses, en accord avec le sourire qui venait s'afficher sur son visage.

"Pas besoin d'être si dramatique. On pourrait croire qu'il se passe un truc sérieux." Elle prit un air pensif. Pour s'être introduit dans la ville sans une seule alerte, la jeune femme qui lui faisait face devait être particulièrement douée. Cependant, le fait que ses actions dépendent totalement de l'autre jeune fille, à l'apparence plus inoffensive, n'incitait pas à lui faire confiance. Mais... "J'aurai peut-être besoin de toi. Mais tes talents te feront immanquablement remarquée si tu dévoilais ta présence à..." Elle pensa "à John" mais se rattrapa à temps. "... aux autorités ici. Je préférerais que tu restes totalement disponible si ça ne te dérange pas de rester incognito encore quelques temps."

Durant tout ce discours, elle ignora sciemment Crisa et continua. "Je n'ai pas l'intention d'attendre que les Ombres reviennent détruire la ville. Je vais les chercher et les éliminer une par une s'il le faut, avant qu'elles n'aient à nouveau l'avantage sur nous." Son rictus revint. "Partante?"

Fabien marchait dans les rues désertes... des gouttes de sang perlaient de sa main gauche et il tenait fermement une fiole dans la main droite. Mis à part cet objet il ne possédait rien, le vent caressait sa peau et soulevait quelques mèches de ses longs cheveux. Il semblait épuisé et butais sur chaque inégalités du chemin.

Il espérait avoir réussi, il regardait le monde qui l'entourait et espérait sans trop y croire....
-Nephys.... tu es peut être... dans ce monde. Je vais....
Il ne continua pas sa phrase, au loin, il aperçut un homme en train de creuser...
- un fossoyeur? souffla-t-il. -J'aurais.... réussi?
Son pas se fit plus rapide, il trébucha trois fois avant d'arriver devant cet homme. Il leva la tête et bégaya.
-Suis-je.... chez... les morts?
Puis, il s'effondra, endormi, aux pied de l'inconnu ébahi.

Another sourit. Elle ne s'était pas trompée sur le caractère de sa désormais supérieure. Elle ne prit presque pas la peine de réfléchir à la proposition: rester cachée plus longtemps ne lui posait pas problème étant donné qu'elle connaissait déjà la totalité des habitants et des systèmes sociaux de la ville. Ce serait un jeu d'enfants.
Quand à son plan...

"Plus que partante, répondit elle, à nouveau debout et un sourire mesquin sur les lèvres

Elle pourrait venger Crisa de toutes les souffrances qu'elle avait du endurer à cause des Ombres. Provoquer un génocide était presque la moindre des choses.
Si Ano s'étonna un instant de penser de cette façon, elle écarta rapidement ses doutes. Elle était prête à suivre sa nouvelle figure directrice. Jusqu'à la mort s'il le fallait. Et ce qu'elle lui proposait n'en était sans doute pas éloigné, mais restait jusque là la solution la plus tentante qu'elle aie entendu.

"Allons faire du hachis de ces Créatures"

Gilles restait méfiant. Flatter l'égo d'un ennemi pour entrer à son service, c'était un de ses coups classique avant la fin du monde. Et cette manoeuvre finissait souvent par la mort du présumé supérieur.
Il quitta alors la pièce, bien qu'un peu tremblant sur ses jambes. Frolant Crisalys. Il nota l'aura de la jeune fille, semblable à celle d'Alice lorsqu'elle était au début de ses troubles. Il se tourna vers elle, les yeux écarquillé.
Elle aussi elle avait été en contact avec du sang d'ombre. Il ne savait pourquoi, mais depuis sa scéance de torture, il savait ressentir ça.
Il ne put s'empêcher de laisser échapper un petit rire nerveux, et posa ma main amputée sur l'épaule de la jeune fille en regardant la guerrière.
"Vous l'avez condamné en tuant Alfred. Bravo."
Et il sortit, après un dernier regard vers Alice.
T'as remarqué toi aussi, non ? Son sang d'Ombre, sa mort lente qui s'annonce. Je vais dans mon atelier, si tu as besoin de moi... Je ne veux pas reste avec elles.
Et la porte se referma sur lui.

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John garda les yeux écarquillé devant le corps tombé devant lui.
Qui était-ce ? Comment était-il arrivé ici alors que les portes étaient fermée depuis le dernier assaut ?
Et qu'est ce qu'il racontait ?!
Il passa son bras autour du corps, le releva, et le tira jusqu'à une maison vide proche. Il posta un soldat à l'intérieur avec la clé et l'ordre de l'interroger, et l'y enferma. Il ne pouvait pas se permettre d'être accueillant désormais.

Von Skalpel ouvrit les yeux... ou était-il? Il faisait sombre...
Sa main gauche avait cessé de saigner, mais quelques bout de verres restaient dans la plaie. Lors de son voyage il avait brisé la fiole vide qui contenait la potion l'ayant transportée dans ce monde. Il les enleva, et soudain, il se souvint! La fiole! L'antidote qu'il tenait dans sa main droite, ou était-t-il passé! Ou l'avait-t-il perdu!
Dans son affolement il leva son regard pour chercher autour de lui et aperçu l'homme qui semblait le surveiller.
-bon...bonjour? vous êtes? demanda-t-il -je pourrais avoir des habits? J'ai un peu froid...

Al ne notifia la sortie de Gilles par aucun signe extérieur. Cependant, elle avait senti son amertume et sa méfiance. Surtout, elle avait remarqué le temps d'arrêt lorsqu'il avait touché Crisalys, et avait compris sa provenance. L'aura étrange de la jeune fille s'en trouvait expliqué.
Une sorte de jalousie bizarre la saisit quand elle comprit qu'elle n'était pas la seule à pouvoir les sauver des Ombres.

Elle s'ébroua comme au sortir d'un mauvais rêve et se reconcentra.

"J'ai besoin de chercher quelques armes. Rendez vous à la porte de la ville dans une heure et je partirai, que vous soyez là ou non."
Elle eut un rictus et se tourna vers Crisalys.
"Tu es la bienvenue pour nous rejoindre, mais ne crois pas que je ferai le moindre effort pour m'adapter à ton rythme."

Sur ce, avec sa délicatesse habituelle, elle sortit sans regarder derrière elle.
Elle arriva rapidement à l'atelier, où Gilles semblait toujours aussi sombre, et se saisit de son sac, qui était resté là tout ce temps.
Elle se décida pour deux pistolets à long canon, un fusil d'assaut, plusieurs cartouches de munitions et - pour la chance - le Marley.
Elle allait sortir mais hésita sur le pas de la porte.
"Tu pourras dire à John que..." Elle se mordit les lèvres. Lui dire quoi? Hey, je pars en mission suicidaire avec deux presque inconnues? Je suis devenue définitivement hybride? Non. Il n'y avait qu'une chose à lui dire, si elle voulait lui laisser un message. Une seule. Je t'aime. Elle ferma les yeux. Les mots n'arrivèrent pas à franchir ses lèvres. Elle les rouvrit et sourit. "Laisse tomber. Après tout, il le sait déjà."

Le soldat leva un sourcil, et lui lança sa veste. Puis il toqua à la porte et demanda au soldat posté derrière de prévenir John, avant de se retourner vers le prisonnier.
"Ton nom. Et dit moi comment t'es arrivé là."
Le ton était sec, clair, sans émotion. Il avait l'air prêt à l'abattre au moindre geste.

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Gilles acquiesça, compréhensif.
"Je le préviendrais. Soit prudente, ok ?"
"En effet, en voilà un bon conseil." Lança une voix derrière eux.
John, appuyé sur l'encadrement de la porte, les bras croisé, les regardais.
Il hésitait un peu sur les mots à choisir. Tu pars ? Tu reviendras ? Qu'est ce qu'il se passe ?
Mais un coup d'oeil vers Gilles lui confirma que la situation ne se prêtais pas à ce genre d'interrogation.
"On a un nouvel arrivant en ville, un homme. Peut être lié aux Ombres. Et Alfred ne répond plus aux appels radio. Je vais vérifier ça dans une heure, j'attendais d'être sûr que vous soyez sortis de son labo. Est ce qu'il y a quelque chose que je dois savoir ?"

Fabien enfila prudemment la veste. Si on le menaçait de mort, c'est qu'il n'était pas au bonne endroit. Il s'était encore trompé.
*il faut que je retrouve l'antidote à tout pris, rester ici me semble inutile* pensa-t-il

-Je m'appelle Fabien Von Skalpel, je suis alchimiste. dit-il d'un ton calme

Voyant le regard interloqué de son interlocuteur, il précisa;
- L'alchimie... en fait, il s'agit de la science de la transmutation, elle peut être utilisé pour soigner ou pour protéger.

Il fit une pause....

-Quant à mon arrivée ici, ça prendrai trop de temps à expliquer, retient que je ne viens pas de ton monde et que c'est grâce, ou devrais-je dire; à cause d'une potion fabriquée par mes soins que je suis arrivé chez vous. Mais ne vous inquiétez pas, je vais partir dès que je le pourrai. Votre monde ne semble pas être celui que je cherche.

Alice se retint de grincer les dents d'agacement. Il fallait toujours que John complique tout. Il était compréhensif mais... il était un leader. Et pire que ça, il était un militaire. Il ne la laisserait jamais aller - présumement seule - en terrain ennemi. Encore moins en sachant qu'elle n'était plus tout à fait elle-même. Parce qu'il y avait le risque qu'elle représentait aussi, et elle voyait déjà le doute flotter parfois dans son regard. Elle écouta à peine ses nouvelles sur le nouvel arrivant. Avec un peu de chance, ce serait un combattant en plus. Au pire, une bouche en plus à nourrir.
Il n'avait rien à voir avec les Ombres, elle l'aurait senti, elle en était convaincue.

"Alfred est mort." se contenta-t-elle de répondre d'un ton mordant. "Il faudra faire sans lui." Laissons John imaginer ce qu'il voudra, pensa-t-elle. Elle savait qu'elle pouvait compter sur Gilles pour tenir sa langue. Elle n'avait pas envie de cracher le morceau sur Ano maintenant.

Elle soupira intérieurement avant de reprendre, presque agressive.
"Il faudra faire sans moi aussi, je m'en vais." Elle détesta l'air, rapidement masqué, d'étonnement blessé de John. Elle haïssait le blesser et le monstre en elle rugissait, cherchant en vain de tous côtés un responsable à cette peine pour le déchirer. Elle savait qu'il avait mal, mais elle préférait qu'il souffre maintenant plutôt que... si elle ne revenait pas... Ses yeux devinrent noirs sans qu'elle s'en rende compte, appuyant silencieusement son discours. "J'ai compris certaines choses, Marley et... Je m'en vais. Tu m'avais dit de te prévenir quand ce jour arriverait et il est arrivé. Je m'en vais. Vous êtes mieux sans moi." Elle s'approcha de l'homme. Il ne bougea pas.
Elle était si proche. Elle sentait sa chaleur. Elle voyait les détails de son oeil valide. Elle sentait presque son souffle. Elle voulait... Elle aurait voulu...

"Et je suis mieux sans vous." cracha-t-elle.

Elle quitta brusquement l'atelier et ne ralentit pas jusqu'à la porte de la ville. Pardonne moi. S'il te plaît. Mais Gilles a besoin de toi. De toi pour garder la ville debout, le temps que tout soit fini. Tu ne dois pas t'effondrer. Pas à cause de moi.

Il est tellement plus simple que tu me détestes.

Charlie se réveilla, alors qu'elle sentait encore la lointaine présence de son cher Martin qui l'observait. Elle secoua la tête, ne voulant pas y repenser. Ça la ferait trop souffrir, elle devait prendre son temps, et aider la ville à se reconstruire.
Mais, alors qu'elle sortait pour proposer ses services, elle vit Alice se diriger vers la porte de la ville. Comprenant intensément que la jeune femme était au courant de choses qu'elle-même ignorait, elle se précipita sur elle et s'arrêta devant elle, remarquant ses yeux encore légèrement noirs. Sans la faire paniquer, elle nota ce détail et se promit d'interroger sa camarade à ce sujet. Mais plus tard.
- Qu'est-ce que tu fais ? Tu t'en vas ? reprit-elle en remarquant seulement le sac que portait Alice sur son épaule.

Alice fronça un peu les sourcils en voyant Charlie mais la torture interne et l'énervement sous-jacent qu'elle ressentait avec John n'étaient pas présents. Avec Charlie, tout paraissait... simple. Peut-être parce que les sentiments qui l'attachaient à la jeune fille n'étaient pas vraiment les siens. Elle n'était néanmoins pas ravie de la voir.

"Oui, je... Je m'en vais." Bon sang, elle détestait les adieux. Elle se souvient du choc qu'avait dû subir la jeune fille à qui elle avait annoncé la "mort" de Martin et se radoucit encore plus.

La pauvre gosse devait en baver intérieurement. Surtout qu'Alice savait qu'elle devait encore ressentir la présence de Martin, quelque part. Mais s'abandonner à cette sensation ne donnerait rien de bon à Charlie et celle-ci semblait en avoir conscience.

"Je compte sur toi pour les protéger, Cha'." sourit Alice en s'éloignant rapidement.
Elle tourna la tête et son sourire s'évanouit alors qu'elle repensait à Martin. Tellement de choses pouvaient mal tourner. Enfin. Alfred était mort au moins, et il ne pourrait donc pas mettre des idées folles telles qu'aller chercher Martin dans la tête de Charlie.
"Et c'est pour le mieux. Elle ira bien." tenta de se convaincre Al en continuant d'avancer.

Elle s'arrêta devant les portes.
Je vais attendre le coucher du soleil avant de partir, avec ou sans Ano, pensa-t-elle.

"Je compte sur toi pour les protéger."
Charlie laissa cette phrase atteindre son cerveau, avant de courir après Alice et de lui attraper le bras pour la forcer à se retourner.
- Alice tu...
Les mots se bousculaient dans sa tête. Elle voulait lui hurler qu'elle les abandonnait, la serrer contre elle pour lui dire qu'elle s'était attachée à elle, partir avec elle... Ces sentiments se mélangeaient dans sa tête, et la seule chose dont elle fut capable fut de lever la tête et de plonger ses yeux dans ceux de son interlocutrice.
- Ne pars pas, s'il te plait. J'ai bien compris que tu n'étais pas du genre à attacher, mais la ville est sans dessus dessous... On a besoin de toi ici, John, Gilles.. J'ai besoin de toi, j'arriverais pas à les protéger toute seule. Reste s'il te plait.
Au fond d'elle un sursaut d'orgueil réagit en remarquant qu'elle avouait sa faiblesse, mais à cet instant elle s'en foutait, parce qu'elle savait que, sans Alice, plus personne n'y arriverait. Et elle ne serait pas en reste.

"Tu peux venir si tu veux." A ces mots, Alice eut envie de se maudire. Elle savait parfaitement d'où venaient ces mots et ce qui l'avait forcé à les prononcer. Martin... Leur lien était encore plus fort par le sang d'Ombre qui les reliait. Probablement parce qu'il venait du même être au fond.
Martin...

Elle aurait tout donné pour reprendre ses mots mais c'était trop tard.
Elle ne vit pas qu'il y avait autre chose, autre que Martin, qui l'avait poussé à dire cette phrase. Sa nature bestiale qui avait flairé quelque chose, encore masqué à sa conscience. C'est elle, c'est la clé, c'est ELLE...

En voyant les yeux de Charlie qui s'éclairaient déjà, Alice oubliait les dangers qu'il y avait là où elles allaient.
"Viens... Viens parmi les Ombres, petite lumière..."

John l'avait laisser partir, droit, de marbre.
Gilles avait levé la tête, et ouvrit la bouche pour commencer une quelconque phrase, l'air désolé.
Il l'arrêta d'un mouvement de main.
"Oui. Je sais. Elle vient de me mentir. Mais il vaut mieux que je ne sache rien, hein ? -Il soupira- Elle ira bien. Et elle reviendra, j'en suis sur. Si ce n'est pas pour moi, ce sera pour toi. -Il sourit- Elle ira bien."
Un soldat vint le chercher.
"Au revoir Gilles." Dit-il, partant de l'atelier, tournant le dos aux deux silhouettes féminine au loin, et à son envie d'aller retenir celle qu'il aime.
Il était un dirigeant, c'était son fardeau.

_____________

Le soldat n'eut pas le temps de répondre à Fabien que la porte s'ouvrit derrière lui.
"Disposez." lança-t-il une fois que le soldat lui ai résumé les propos "délirant" de l'arrivant.
Il analysa d'un regard le nouveau. Un mec perdu, perturbé. Pas un danger pour l'instant.
"Tu comptes repartir alors, à ce que j'ai compris -dit-il, en rompant le silence- Ben mec, ça va être compliqué. La ville est cernée par les Ombres, sortir serait du suicide -Il ignora les mouvements de son estomac à cette pensée. Du suicide, mais pas pour Alice. Et il ne devait pas y penser. Surtout pas.- Bref, va falloir que tu nous tienne compagnie un certain temps. On t'offre protection et logis, mais tu dois nous être utile. T'es un genre de chimiste c'est ça ? Un poste vient juste de se libérer. ça te tente ?" Termina-t-il en lui tendant une main amicale.

Fabien réfléchis un moment. Évidement personne n'allait le croire.
Il voulait aider ces gens, mais il y avait une autre urgence, l'antidote, il lui fallait son antidote sans lui, il ne pourrait jamais retrouver sa fille...
Il saisit la main de l'homme qu'il avait prit pour un fossoyeur.
- Je... je vais vous aider, mais tout d'abord, il me faut... une information. C'est bien vous qui m'avez amené ici, non? Qu'avez vous fait de la fiole que je tenais dans la main, l'avez vous vue? Elle est très importante pour moi.
puis, il marmonna:
- Tsss chimiste.... je suis tout sauf chimiste, la chimie est trop retreinte.