New Hope - RP ALFDM

Martin la regarda avec apaisement.
"Ne t'en fais pas Charlie. Tout va bien." Lui dit-il, avant de se figer subitement.
Il ferma les yeux, ignorant les appels autour de lui. Se concentrer, lutter... Capter.
Il les rouvrit après un soupir.
"Alice, John va bien. Ils viennent de retirer l'éclat de bois. Il saigne beaucoup mais il vont bientôt comprendre l'origine de l'hémorragie. Va l'attendre, il sortira d'ici une heure."

Al resserra ses doigts autour de son arme. Tous ses instincts lui hurlaient de planter une balle dans le crâne du... de la créature. Mais les mots de... elle lui jeta un regard, de la gamine qui tenait la main de... de cette chose l'avaient remués. Son attitude aussi.

Ils ne sont pas si différents de toi. chuchota une voix au fond d'elle.
Al détestait cette voix. Elle avait toujours refusé de l'écouter auparavant, et c'est ce qui l'avait gardé en vie.
Mais cette gamine... La fameuse Charlie donc...

Elle abaissa son arme avec la sensation de faire une erreur. Elle sentit la tension de la pièce redescendre.

Ils ont peur de moi réalisa-t-elle. Un monstre se trouve dans cette pièce et ils ont peur de moi.

Elle ficha son regard dans celui de... de l'Ombre? Non, ce n'était pas une Ombre. Pas vraiment. Pas complètement

Elle s'installa dans une chaise qui traînait et croisa les bras avec un sourire froid.
"J'espère que vous avez des explications alors. Parce qu'il paraîtrait que j'ai une petite heure devant moi."

Charlie poussa un soupir de soulagement. Ils avaient évité de le pire, c'était toujours ça.
Elle regarda quelques secondes la jeune femme, donc elle ignorait encore le nom. Son attitude froide contrastait avec la fureur qui l'avait animée il y a quelques minutes à peine.
Se rendant compte qu'elle commençait à la fixer avec un peu trop d'insistance, la "gamine" commença à expliquer, essayant de ne pas s'emmêler.
- On vient du village des Ombres, on y a été enfermé, et ils ont blessés très grièvement Martin, et on pense que son sang contient celui d'une Ombre, ce qui lui donne cette capacité de...
Elle se tourna vers Martin, et termina sa phrase, hésitante.
- De pouvoir lire dans les pensées de Marley ? C'est vrai que ça peut toujours servir.

Alfred baissa la tête suite à la remarque de Charlie.
"Je... C'est un hybride." Lacha-t-il, impressionné par sa propre constatation "Un hybride complet."
Martin le regarda de son oeil noir.
"Avouez Al, vous mourrez d'envie de m'analyser."
Le médecin laissa échapper un rire nerveux.
"On ne peut rien vous cacher, mon cher Martin."
L'hybride reposa sa tête sur l'oreiller.
"On a deux Al dans cette piéce, il serait bon de vous présenter, non ?" Souffla-t-il.
Alfred prit les devants, se levant avec difficulté et tendit sa main vers la jeune intruse.
"Alfred, médecin de profession, je viens d'Ars Grantia, une ville rasée par les Ombres."

Du sang d'Ombre?...
Alice avait juste envie de les secouer. Comment pouvaient-ils être aussi calmes? Comment pouvaient-ils encore le vouloir vivant? Dans la plupart des villes qu'elle avait visitées, les habitants auraient abattu le... l'hybride à vue.

"C'est n'importe quoi..." murmura-t-elle.

Elle avait rarement fait face aux ombres, les fuyant comme guidée par un radar inverse. Mais elle en savait assez pour savoir qu'une bonne Ombre était une Ombre morte.

"P*tain d'inconscients..."
Qu'est-ce qui les empêchait de le tuer?
Cette gamine qui semblait y tenir? Qui paraissait prête à défier le monde du haut de ses 15 ans? Trop fragile pensa Al. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas vu quelqu'un d'aussi... frêle. Cassable.
La curiosité scientifique? Cet "Alfred", médecin ou charlatan? Mais il paraissait brisé, lui aussi. Curieux uniquement parce qu'il l'avait été toute sa vie.

Alors quoi? Qu'est-ce qui les empêchait de l'exécuter? La même chose qui t'empêche de partir.

A cette pensée, Al ne put s'empêcher de rire. Un rire franc, ouvert.
"Vous êtes tous complètement tarés. On devrait bien s'entendre."

Elle se leva. Elle en avait assez entendu.
"Je vais aller attendre Marley. Ce serait dommage qu'il se réveille sans mon sublime être à ses côtés. Tu viens, Gilles?"

Alfred baissa la tête.
Oui, ils étaient fous, mais il avaient un espoir. L'hybride pouvait autant les tuer que les protéger contre leurs ennemis. C'était cet espoir qui devait les retenir.
"Alice." S'exclama subitement Martin avant quelle ne passe la porte. "C'est l'espoir. Ils ne veulent pas me tuer pour ça. Car ils ont de l'espoir. C'est la même chose qui te retiens. Après, il faut savoir si cet espoir est vain ou pas mais... J'ai envie d'y croire." Souffla-t-il d'une traite en souriant, avant de plonger son regard dans celui de Charlie. "A demain, Al." Dit-il enfin en reposant sa tête sur l'oreiller.

Gilles passa devant Alice, l'attendant dans le couloir. Il ne savait pas quoi penser de tout ça, et, pour la première fois depuis deux ans, il éprouvait le besoin d'en parler avec quelqu'un, et sa nouvelle collègue semblait être la personne désignée.

Arrivés devant la porte du bloc, Al s'adossa au mur, sifflant presque. Elle se fichait bien de ce que les autres penseraient de l'attitude manifestement désinvolte qu'elle abordait, c'était ça ou exploser. Et il était hors de question qu'elle explose encore. Elle prenait des décisions abominables lorsqu'elle était régie par son ressenti.

"Alors Gillou, t'en penses quoi?" demanda-t-elle, le regard gouailleur.

"J'en sais rien" Avoua-t-il franchement. "C'est trop... Bizarre. J'arrive pas à le comprendre, comme s'il était double." Il tourna le regard vers le bloc où était opéré John. "Tu penses qu'il dit vrai ?"

Charlie regarda la jeune femme partir, ne sachant pas trop si elle l'adorait pour son calme, ou la détestait pour avoir braqué une arme sur la tête de Marin. Pour le moment un peu des deux sûrement.
Elle tourna son visage vers Martin, et lui serra fort la main. Il était réveillé, et vivant... Elle ne pouvait s'empêcher de sourire bêtement en le regardant, heureuse de l'avoir enfin retrouvé.
Ce qu'elle était niaise quand elle était amoureuse...
Amoureuse. Le mot s'imposa à elle, et ne la quitta plus. Tomber amoureuse en ces temps d'apocalypse n'était pas une bonne idée, elle le savait...
- Oh et puis zut...
Elle se pencha et déposa un baiser sur les lèvres de Martin, ne voulant plus réfléchir, juste rester là.

Martin passa sa main libre derrière la nuque de Charlie, prolongeant le baiser. Il se sentait bien. Juste bien. il n'avait pas mal, là, durant ce court instant.
C'était parfait.
Il la libéra néanmoins au bout d'un moment. Et lui sourit. Son oeil noir laissant enfin apparaitre sa pupille.
"Je t'aime." Lacha-t-il enfin.

"Je pense qu'il est aussi sincère qu'on peut l'être. Ça ne veut pas dire qu'il dit la Vérité." Elle fronça les sourcils en reprenant le terme utilisé par Gilles. "Double? C'est l'impression qu'il a rendu? Une personnalité combattant l'autre?"

Etre torturé et malmené par du sang d'Ombre et les pulsions qui allaient avec était une chose. Avoir une personnalité d'Ombre qui se développait en parallèle de l'humaine en était une autre.

"J'espère très très fort que tu as tort, Gilles" souffla-t-elle, l'appelant uniquement par son prénom pour une fois.

Le jeune homme hocha la tête en silence, se sachant compris.
Le silence régna longtemps, jusqu'au moment où...
"Vous pouvez entrer, il vient de se réveiller." Dit un médecin en arrivant. "L'intervention s'est bien passé, mais on attendait de voir sa réaction au réveil avant de l'affirmer. -expliqua-t-il briévement, avant d'ouvrir la porte et de s'effacer our les laisser passer.- Il vous attends."

John était là, tourné sur le flanc, l'opération ayant eu lieu dans son dos. Il lui faisiat face, et lui souriait à travers son masque à oxygéne. Sa respiration était douloureuse, mais rien d'anormal selon le médecin qui les laissa seul. Gilles partit à son tour après avoir saluer le leader.
"Jsuis content de te voir." Dit-il simplement, la voix un peu déformée par son masque.

Charlie sourit en retour, et lui répondit :
- Je t'aime aussi...
Ce fut à ce moment qu'elle craqua. Les larmes commencèrent à couler, et elle serra fort le jeune homme contre elle, essayant malgré tout de ne pas lui faire mal
- Je t'interdis de me refaire un coup pareil, tu m'entends ? Plus JAMAIS tu me fais ça...

Ouah, Gillou a l'air de s'être fait vachement vite à la situation se dit fugacement la jeune femme avant de se refocaliser sur le blessé. Elle avait beau abordé un rictus, ses yeux restaient sincères.

"Ne me refais plus ça, Marley."

Des mots vides. Elle savait qu'il le referait si cela s'avérait nécessaire. Mais ça la rassurait de dire ça.
Il paraissait tellement faible dans cet état. Plus faible qu'elle ne l'avait jamais vu. Autrefois, elle avait cru ne pouvoir respecter que la Force (et c'était vrai dans la majeure partie des cas). Mais pas là. Elle ne ressentait aucune pitié juste... du soulagement.

Elle pensa à Charlie et son hybride. C'était peut-être ça qu'elle ressentait en le regardant. Ni horreur, ni peur. Juste le soulagement qu'il soit là.

Elle sourit. Puis soupira.
"Remets toi vite sur pieds Marley, la ville va devenir quoi sans toi?"

Des mots vides. Mais ils suffisaient. Et moi, je vais devenir quoi sans toi?

John sourit.
"T'inquiète pas, je ne vais pas retourner dans un bâtiment en feu de sitôt. -Souffla-t-il en riant doucement- Et la ville tiendra le temps que je m'en remette, et puis... Tu es là."
Il avait prononcé les derniers mots avec un soulagement non dissimulé, comme s'ils n'avaient rien à voir avec la phrase dans lequel il avait tenté de les masquer.
Elle était là.
Et lui aussi.
Inutile de tomber dans le romantisme, ce simple constat lui suffisait amplement. Al était là, alors ils allaient pouvoir continuer à jouer à ce petit jeu étrange qui lui plaisait tant.
Il inspira, et demanda :
"Et... On sait qui a déclencher le feu ?"

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Martin se contenta de lui sourire.
"J'esseyerais." Promit-il en la serrant contre lui.
Alfred toussa, un peu gêné.
"Bon... Désolé de briser vos retrouvailles mais... Martin, raconte moi tout."
Martin lui détailla, en oubliant volontairement le côté douloureux face à Charlie, ce qu'il lui était arrivé au niveau psychique. Il expliqua qu'il captait tout, pensées et émotions, et qu'il n'y avait qu'en se concentrant sur Charlie qu'il parvenait à controler ça.
"J'abuse surement mais... Vous m'autoriserez à faire quelques test ?" Souffla le scientifique.
Martin tourna un oeil discret vers Charlie.

La jeune fille regarda Alfred, assimilant tout ce que disait Martin. Quand elle entendit la question d'Alfred, elle se crispa et sentit le regard du jeune homme sur elle. Elle se tourna vers lui, et lâcha.
- A toi de voir, j'suis mal placée pour décider quoique ce soit...
Malgré tout, elle regardait le scientifique d'un air peu convaincu. Il lui avait prouvé qu'il n'avait pas de mauvaises intentions en l'aidant à s'échapper, mais l'idée de considérer Martin comme un cobaye n'était pas ce qui lui plaisait le plus...

"Ceci. Est vraiment une bonne question." reconnut Al. "Celui que tu as si stupidement sauvé - ne fais pas cette tête, c'était stupide - n'est pas sorti du coma aux dernières nouvelles mais il sera interrogé."

Elle fronça les sourcils.

"Mais je croyais que cette communauté était plutôt soudé, qu'est-ce qui pousserait un habitant à voler de la nourriture? Et à tuer pour ça? Quitte à détruire tous les stocks restants? Sans vouloir te vexer, il y a un sacré problème dans ta ville, Marley."

Martin comprit le message, et se tourna à nouveau vers Alfred.
"Oui, si vous trouver le moyen de me débarrasser de ça.
-Mais pourquoi ? Vous êtes...
-Un monstre."
Un silence passa, l'ambiance devenant tendue. La machoire de martin s'était crispée.

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Marley se renfrogna. Stupide... Non mais ho.
Mais il devait l'admettre, ce genre d'incident n'augurait rien de bon.
"Mmh... T'as raison. Il faudrait enquêter... -Il grimaça, in n'aurait pas du bouger.- Mais ça va être difficile à l'heure actuelle pour moi."
Il se detestait. Cette faiblesse... C'était frustrant. Il avait l'impression de n'être plus qu'un pauvre assisté.

"Tu ne t'avises pas de bouger de ce lit, si tu essaies, je te brise les genoux." prévint tout de même Al en voyant l'air frustré se peindre sur le visage de John. "'Fin, je te laisserai peut-être faire quelques mètres seul quand même, histoire de rire en te voyant ramper."

Elle rit.

"Marley, arrête une seconde avec cette obsession de vouloir tout faire. Etre limité, ce n'est pas être faible, c'est être humain. Et s'obstiner à le nier, c'est être un humain particulièrement crétin. Choisis quelqu'un de sensé en qui tu as confiance et... heu... pourquoi tu me regardes comme ça?"

Soit elle imaginait des trucs, soit John la regardait une lueur taquine dans les yeux. Elle soupira.

"Très bien, Marley, ne dis rien, je vais enquêter. Je sais déjà que ça va m'amener des ennuis pas possible mais très bien."

Elle sortit et pour ne pas changer les bonnes habitudes, demanda à la cantonade:
"Bon, il est où le comateux que le chef a ramené?"

Charlie se tourna vers Martin et lui sourit doucement, se voulant rassurante.
- Tu n'es pas un monstre, et dans tous les cas tu n'y es pour rien, ça ne sert à rien de te condamner comme ça...

Marley sourit. Oui, il était stupide, mais il finissait toujours par arriver a ses fins.
"Au revoir, Al." Souffla-t-il en la voyant partir avec son habituelle discrétion.

"le comateux" était dans une chambre à l'étage au dessus, et on amena la jeune femme à son chevet.
"Vous voyez -Commença le médecin- Il n'y a pas grand chose à en tirer." Dit-il en désignant l'homme aux jambes brûlées, nconscient, dans le lit.

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Martin garda le silence. Tu ne sais pas...voulait-il dire. Mais il avait peur. Peur de ses capacités, peur de sa voix si étrange, peur de cette douleur...
Il inspira, et reprit :
"Alfred, si vous voulez m'étudier, il faut me promettre de le faire dans le but de me faire redevenir normal. Je suis clair ?"
Le vieil homme déglutit, notant la menace sous-jacente, et acquiesça. Martin perdit ses traits durs, redevenant l'être doux qu'il était au quotidien.
"Bon, c'est quoi le programme maintenant ?" Demanda-t-il, ignorant les regards étonnés qu'ils venaient de susciter.

Al grimaça. Les brûlures étaient vraiment très moches. Elle étudia le visage de leur propriétaire.
"Comment s'appelle-t-il? Et quel était son rôle dans la ville ?" demanda-t-elle.

Le médecin saisit sa fiche et lu.
"Paul Cournay, agriculteur. Arrivé il y a un mois à peine avec son compagnon."

Charlie soupira et se leva à regret.
- Si John est mal en point, un coup de main ne sera pas de trop, je vais voir en quoi j'peux aider...
Elle déposa un dernier baiser sur la joue de Martin, hocha la tête en direction d'Alfred et sortit dans le couloir, ses jambes arrivant de nouveau à la porter.

Martin la regarda partir avec regret. Mais il ne pouvait pas la retenir auprés de lui éternellement, il devait apprendre à se controler seul, même si ça faisait mal. Il plongea son regard qui s’obscurcissait dans les yeux bleu d'Alfred.
"On commence ?"

John leva les yeux sitôt la jeune fille entrée. Charlie. Elle allait bien, en vie. Il voulait se lever et la remercier comme il se doit mais...
"Atch. -Lacha-t-il, se résignant à rester immobile, couché sur le flanc.- Charlie, ça va ?! Raconte moi tout, s'il te plait."